08 septembre 2006

LA BOITE A PANDORES


Autant vous le dire tout de suite, j'ai fait partie d'une catégorie de fonctionnaires que le commun des mortels a l'habitude de "charrier". Seuls mes familiers le savent et quelques-uns n'en n'ont pas plus de sympathie pour moi pour autant, mais c'est pas grave. Il s'agit de la gendarmerie.

Je suis originaire du cantal. D' Aurillac plus précisément, pays des parapluies, ne vous en déplaise, des tripoux.

J'ai grandi dans le village de Marmanhac.  


Issu de la génération 68 dont je suis un pur transfuge, je possédais et possède encore, une façon relativement objective de voir certains côtés de notre société, les travers, les injustices. Ainsi pour vous mettre à l'aise, je ne "rentrais pas exactement dans le moule". Souvent tant mes collègues que mes "supérieurs" hiérarchiques m'ont regardé comme un type un peu zarbi. Un estranger dans la boite. hé! attention je fais pas une psychothérapie. Je narre.


Or donc! (pink panther dixit) A l'issu des événements sus-nommés, je me dirigeais vers l'enfance inadaptée (IMP). Puis vint le temps du service Nal.


Je délaissais à regret ma bande de copains que je ne reverrai sans doute pas de si tôt. Enfin, à ce jour ils me manquent beaucoup.

J'optais pour les force françaises en Allemagne, ce qui me fut accordé sans peine, personne ne voulait y aller. Pensez! chez les boches! Un ravissement! Non seulement ça me permettais de constater que le cantal n'était pas la seule merveille du monde mais qu'il existait des gars comme moi venant de divers coins de France, même un franco-candien. Ca permet d'élargir encore plus son jugement. j'y retrouvais même un petit fils de " madame la comtesse" : Bertrand de R.. de V.... Un gars super. Des fois je le rencontre dans le village.



le chateau de sedaige de marmanhac.
calice 1865 patrimoine nal.


Une fois libéré je m'engageais dans la maréchaussée. Là aussi j'optais pour la Germanie. Décidément il me plaît ce pays, sa culture aussi, même s'il nous a fait des misères un jour. Avec l'aide d'un oncle officier dans cette institution (merci encore tonton)je partais faire mon stage de formation pour BERLIN. Traversée de nuit de la RDA en train, rideaux baissés, VOPOS-casqués-bottés, chiens hargneux en laisse, sur les quais des gares, rideau de fer : Atmosphère-atmosphère. BRRRR.





A l'issue, je me retrouvais dans " la Gendarmerie Mobile" non pas la garde, à Yvry où je faisais la connaissance de Marie-Annick, ma femme. Puis VERSAILLES-SATORY où mes deux aînés virent le jour. Enfin, nous arrivons dans le Rhône dans une Brigade territoriale dont je cacherai le nom. Elle fut dirigée par un "père de famille".j'en ai pas vu beaucoup comme lui. (Le petit dernier est arrivé, lui aussi peu après).

Lorsqu'il partit à la retraite il fut remplacé par un individu machiavélique qui administrait son équipe en créant adroitement des clans: Un requin. Avec tous ses accessoires. Ses rémoras et ses poissons pilotes. Les premiers restaient fixés à ses basques bénéficiaient de toutes ses faveurs, largesses. La garde rapprochée en qq sorte. Les seconds tournaient tout autour, relataient, déformaient, amplifiaient les évènements, les propos des uns et des autres, de ceux qui travaillaient.

En contre partie le vivier pouvait nager en toute quiétude dans ces eaux troubles, ce qui me révoltât et révoltât un nombre restreint, il faut le dire, des éléments sains. J'en fit part de multiples fois à ce gradé qui fit en sorte que notre groupe de quatre se trouvât isolé.

Il advint qu'un soir de libations, des sévices furent commis sur un "djeuns" gardé à vue. Ce qui déclencha une enquête de commandement, qui fit ressortir une quantité d'autres graves dysfonctionnements. Qui dit boeufs carottes dit auditions : Nous fûmes alors qualifiés de délateurs. Puis ces messieurs furent mis à pieds. Puis jugés. Puis condamnés. Cependant la hiérarchie peu reconnaissante pour notre honnêteté, prit la précaution de nous mutèrent en 1998, pour notre protection nous a-t'on dit, l'un à 150km, moi à 200, à la frontière suisse, les 2 autres à 50: ils étaient moins précis dans leurs témoignages. Ma copine Michèle en était déjà partie, elle, depuis longtemps dans une autre brigade. Dommage. A présent elle commande une brigade. c'te fille; un sacré mec.

Finalement, je fus "rapproché" dans la Loire. Peut être par-ce-que j'avais dit au colon qu'à côté de Genève, j'avais plus qu'à me flinguer.



la maison des chanoines à SAINT CHAMOND.

J'arrivais donc en célibataire-géo pour 7 ans dans la citée COURAMIAUDE (au moyen-âge ils y bouffaient les matous par temps de disette - MIAOU!). Bien que puni par cette mesure, j'y passais du bon temps. Mes nouveaux camarades, prévenus anonymement par un des mes anciens collègues qu'une balance arrivait, m'y ont laissé ma chance. Et je fus adopté. Sous le sobriquet de PAPY; hé oui! j'étais le plus vieux. Qu'est-ce-qu'on a rigolé. Nous étions dirigé par un adjudant! Vous avez pensé que CRUCHOT était une exagération. Hé! ben non! J'ai trouvé mieux. Même bonhomie. Mêmes colères. Mêmes mimiques. Mais il ne le faisait pas exprès. Pour vous dire! le 11 septembre 2001 alors que les flics de la ville gesticulaient dans tous les sens, contrôlaient à qui mieux-mieux les "djeunes", brefs faisaient leur travail: Qu'est-ce qu'on a fait, nous? les corvées de nettoyage du casernement et des abords, tonte des pelouse.... C'est pas beau ça?

Malgré ce long exil, je dois bien l'avouer, dans cette belle région du Pilat (celui de la loire, pas celui de la dune) ce ne fut pas la période noire que j'avais prévue, hormis l'éloignement de ma petite famille. Je suis persuadé que ça a été dur pour Nannick d'élever seule nos trois enfants. 20 km de la "capitale", allers-retours multiples, conduites au CES, à droite, à gauche. Oui, c'est vrai, je m'y suis fait de bons amis: les patrons de "la Jasserie" une ferme auberge - Marie-Pierre la joviale Burkinabè et sa fille Dany repartie à OUAGA. - Harrouna et Assita les gentils tchadiens , Suzanne, la bamilékée et bien d'autres.


Marie.

la jasserie du mont pilat.

Après une dernière mutation dans la brigade voisine, faisant également partie du PAPY BOUM je prenais ma retraite, bien méritée où vous me trouvez maintenant.

Non je ne suis pas vieux. je n'ai que Te-six ans comme dit ma soeur. Et j'ai pas l'intention de vieillir vite. Je bouge, je jardine (décoratif, je vous ferai voir mon jardin un jour), je peins. Savez, la retraite c'est pas le trou noir, sauf pour celui qui le veut.

Ha! oui, j'oubliais, en 98 je contestais la mutation de mon employeur au tribunal administratif. Vous me croirez si je vous dit qu'il ne s'est pas encore prononcé en appel? Au bout de 8 ans? hé bien vous devriez.

J'espère ne pas vous avoir fait pleurer.
A dichias !

12 commentaires:

  1. Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
    Je me suis promené dans le petit jardin
    Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
    Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.

    Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle
    De vigne folle avec les chaises de rotin...
    Même j'ai retrouvé debout la Velléda,
    Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
    - Grêle, parmi l'odeur fade du réséda. (verlaine)

    comme tu l'avais suggéré je suis venue tout au bout du blog fleuri que je n'avais pas fini et je me écriée :
    quel est donc cet homme que je ne connais pas?,aurait-il tant vieilli ?
    aurait-il contracté petite maladie dans un sentier où s' égara ses pas?
    superficielle en moi m'a dit : relis .
    j'ai beau chercher et je ne comprends pas
    quelle amertume en toi a-t-elle vu tout en bas?
    a-t-il raté le coche menant vers l'aujourd'hui?
    quelle muse dans le lointain trouble-t-elle son émoi?
    dans le ciel d'autrefois va-t-il perdre ses pas ?
    mais il lui reste encore ce qu'ancêtre légua et c'est beaucoup déjà .la fête des couleurs, la lune sur le toît.les senteurs des sous bois et s'il veut des clarines,de gentillesse s'habillera
    et son habit de flic ancien au placard rangera, retrouvera d'enfance son coeur pur d'autrefois.

    PS mille excuse Vincent c'était mon cri du coeur, s'il t'importune trop, range-le au lacard .c'était un mauvais rêve apparu par hasard,
    un caillou recontré sur route étrangère couverte de noires fougères.
    je t'embrasse

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  2. Salut Vincent
    Tu me croiras bien sur si je te dis que je n'avais pas encore découvert complètement ton histoire et tes pérégrinations gendarmesques et autres.
    Je ne ferais pas de commentaires. Je te souhaite juste de profiter de cette richesse extraordinnaire qu'est le temps. Peint, écrit,voyage, photographie, fais nous partager tout cela et fais-toi un peu moins rare sur les blogs des filles et pourquoi pas chez les Impromptus !!
    Salut
    François

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  3. salut françois et merci pour ton passage même tardif.
    je te promets de suivre ton conseil.
    pour les impromptus c'est déjà fait. mais au début de l'année. j'y reviendrai aussi.
    bonne fin d'été à toi, ta famille et "les filles".
    vincent

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  4. bonjour vincent!

    tu es bien singulier comme gendarme!! tu as effectivement beaiucoup plus de jugeotte, d'honnêteté et de classe, de style auusi, qu'une caserne réunie... ce qui n'est dons pas passé inaperçu puisque tu en as payé les frais...
    ce qui es bien c'est que la fin est trés heureuse et que tu as la possibilité de jouir de ton temps pour écrire et voyager...

    bonne vie à toi!!

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  5. merci Waaayli pour cette visite et ton très gentil commentaire.
    bonne vie à toi aussi.

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  6. je ne dirais rien sur les fonctionnaires.. hum .. quoi qu'il y a surement beaucoup à dire sur certians ....Mais j'ai trop d erespect pour ton métier . Mon père était militaire . Armée de terre . Malheureusement pour moi , mort en service en mission à Tahiti ... Tu as le même âge que lui , du moin,s celui qu'il aurait s'il était encore là... Et c'est drôle ... je me sents encore plus proche de toi depuis cette lecture ...
    Tendrement ...

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  7. salut JAL
    Je sens beaucoup de gravité dans ton commentaire. Je me doute que ça a du être une période lourde de chagrin.
    si tu veux en parler......
    Gros et affectueux bisoux.

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  8. Coucou ...
    Oui .. ça a été dur de perdre papa .. tu verras .. j'en parle dans mon bouquin et j'en mettrais un extrait sur mon blog ......

    bisouille

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  9. coucou!!! j'y compte bien. Il me tarde de te lire.
    bises

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  10. Hallo Vincent,

    Merci de m'avoir signalé ton article. Ce fut très instructif et je peux te dire que ton blog - cru 2006 - est épatant.

    Il y a des questions : que signifie
    - un djeune (c'est des Arabes/Africains que les journalistes appellent invariablement des "jeunes"?????)
    -boeuf carotte : tu fais allusion à quoi?
    -à côté de Genève, j'avais plus qu'à me flinguer : après réflexion, je crois comprendre que tu n'as rien contre la belle ville de G. mais contre un éloignement extrème. Est-ce cela???

    Ton histoire me rappelle un dicton de Platon : soyez gentils avec les gens car quiconque tu rencontres mène un dur combat.

    Salut ami et à bientôt
    Georg

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  11. merci pour ton passage Georg
    - les djeun's exact.
    - les boeufs carottes : c'est la police des police. l'inspection des services.
    - a côté de geneve : c'était la mort de mon couple.
    merci pour ta réflexion
    platonicienne.

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  12. relus avec intérêt ce résumé de ta vie, je trouve ton écriture très fluide, facile à suivre avec un humour sous-jacent qui me plait. Big bisous

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Vince "Africantal"