21 juin 2011

SALERS et son pays.

Vous vous souvenez que je vous ai déjà fait les présentation de Salers. Et puis pour l'historique vous pouvez vous rendre sur le site très documenté de la ville en cliquant ici.

Je ne reviendrai donc pas (si un peu kâmême) sur la prononciation du nom de ce village, un des plus beaux de France. On ne prononce pas le "S" final surtout devant un cantalou et à fortiori devant un Sagranier (pas Saint-Granier). Vous vous exposeriez à une remise en place bien méritée. C'est ce qui est arrivé à un pauvre touriste lors de notre visite fin mai. Mais ceci est une autre histoire, foi de croissantivore!!!



C'était il y a presque un mois, au cours d'une cousinade, nous avons décidé de montrer Salers aux membres de notre famille, Belges, Allemand, Gascons, Parisiens et autres région de notre belle France.


Pour visiter Salers, préférez la "hors saison" pour éviter la cohue Montsaintmichelienne. Vous emprunterez la très belle RN922 et au lieu dit "les quatre routes" la D680. Ne plantez pas votre voiture sur le premier parking venu. Il est trop loin du centre et la côte est un peu dure pour les personnes de nos âges. Préférez celui situé au nord, à côté du cimetière.


Ne vous étonnez pas de la couleur sombre des pierres de nos villages et villes. Issues des vomissements et bombardements de notre terrible volcan, c'est du basalte et de la phonolithe qui compose nos modestes masures, avec un peu de tuffeau (cette pierre composée d'un aggloméra d'autres minéraux à gauche de la photo) comme on dit mais avec modération car cette pierre n'est pas très solide. N'allez donc pas vous imaginer que nos charmantes bourgades sont noircies par les poêles à charbons de nos ancêtres comme je l'ai entendu une fois à Clermont-ferrand au pieds de sa cathédrale. .




De toutes façons il faut monter quand même.



Mince alors!!! Je croyais que nous serions "seuls"! Vous me direz que le pont de l'ascension se prête au tourisme.



Nous voyons approcher la porte des gens d'armes dite porte du beffroi.



Le chemin de ronde en bois a disparu depuis longtemps mais il reste les mâchicoulis qui le supportaient.

Un peu d'ombre ne fait pas de mal.

Une fois passé l'ogive gothique de la porte nous débouchons sur la très belle place Tyssandier-Descous l'homme célèbre du pays. Celui qui a donné à nos vaches leurs lettres de noblesses.

C'est lui.

Derrière lui, la maison du baillage. Et sa tour en poivrière.


Attendez moi à la fontaine. Juste le temps de faire un petit bisou à la responsable du syndicat d'initiative, fille d'une amie. Et je reviens.

Vous avez vu ce lion? Y a pas plus romanisant   en France. On le retrouve sur plusieurs constructions d'époque.

D'autres édifices plus modestes font le bonheur des assoiffés et des morfales.
C'est pas encore l'heure!!!!


A l'est de la ville se profile le clocher "du plus pur style roman et d'excellent qualité qui s'accorde bien au reste de l'édifice. Des arcs décoratifs en plein cintre alternent avec des arcs en mitres évoquant la basse Auvergne" dit l'excellent Pierre Moulier. Vous ne verrez pas célèbre mise au tombeau en bois polychromes. Le sanctuaire était fermé pour travaux. Revenez cet été il sera certainement ouvert.


Quelques autre maisons remarquables peuvent être vues lors de la visite.



J'apprécie particulièrement, vous le savez, ces vieilles portes antiques qui ont vu passer l'Histoire devant elles;


entendues bien des aveux d'amoureux abrités sous leurs porches;



reçu de coups de boutoirs de la maréchaussée


ou de l'occupant Anglais (guerre de cent ans très dévastatrice chez nous) venant perquisitionner dès potron-minet.
Qu'auraient elles à nous apprendre?



Et ces fénestrous indiscrets et méfiants bardés de ferraille martiale.

Les fenêtres sanglotent
Quand à l'aube falote
Un enterrement cahote
Jusqu'au vieux cimetière
Mais les fenêtres froncent
Leurs corniches de bronze
Quand elles voient les ronces
Envahir leur lumière

Je disais donc en introduction qu'un visiteur du musée du Salers s'était vu remettre en place. Voici les faits. Le guide venait de terminer un exposé sur la race bovine aborigène et s'inquiétait de la compréhension de l'assistance.


le Pauvre touriste genre écolo-nain-de-jardin s'est cru bien fondé de poser au guide du musée du fromage, de la gentiane et de la vache de salers, "une question existentielle" du style :

- Croyez vous que la vache de (je me suis dit "ça y est il va le faire. Il va avoir droit à sa remarque ". Et ça n'a pas loupé) Salerssssses ait un avenir pérenne dans le cheptel bovin alpestre national compte tenu de la prépondérance montante des races à haut rendement sur le plan alimentaire bioéthique............................Bref! la question transcendante s'il en est. Celle que personne n'avait jamais osé poser.

Le mec n'avait pas prononcé son dernier "SSS" final que le guide et votre serviteur lui "sautaient" sur le râble comme un seul cantalou en colère en appuyant : "ON NE DIT PAS LE "S" FINAL!!!!!!!!!!!!" Je n'ai pas regardé la mine qu'il tirait mais il n'a plus posé de question. Mais je ne suis pas certain qu'il ait bien saisit la complexité de la Salersité   bovinienne du cantalienne.

En effet le guide a embrayé ses explications sur le mélange de races Salers/Charolaise que font certains en vue d'obtenir une race laitière et à viande. Ainsi les veaux naissent soit blancs soit caramels, ce qui donne des bêtes aux "couleurs sépia" passant inaperçues dans le paysage de nos si belles montagnes. Des zombies.




Des explications fournies je suis pratiquement certain que le touriste n'aura compris que la vache de salers accouche toujours d'un veau blanc ou crème. Mais pour le "S" final je reste perplexe. Une tête de mule le gars.


Au fait!!! C'était pas vous le gars en question?



Nous avons ensuite pris la route conduisant au Puy Mary, notre montagne sacrée.


Un orage venant du bassin Aquitain (comme toujours) avait nettoyé les horizons, embrumé les vallées et masqué les cimes. mais tant pis. La montagne est belle après l'ondée. Je me demande parfois si le nom d'Aquitaine ne viendrai pas du latin "aqua".



Belle la montagne, oui!!! Assurément!! Mais qu'ont-ils fait à notre symbole!!!! Il est tant été piétiné par les "montagnards du dimanches" que le sol débarrassé de végétation et de cailloux que chaque orage ruinait peu à peu les sentiers. A tel point que le parc des volcans a du faire construire des chemin en ciment et traverses de chemin de fer.

La prochaine fois je vous montre le château d'Anjony (A!! que!! coucou!!!).
Une forteresse inexpugnable. En fait jamais attaquée.
J'espère que vous serez là.

20 juin 2011

Un dimanche comme les autres

Ce weekend nous rendions visite, ma femme et moi à notre fils et sa femme qui habitent Saint Félix en Haute Savoie.


La promenade digestive proposé était une ballade sur un site naturel riche en faune et en flore aquatiques.


Les étangs de Crosagny.


Situés dans l’Albanais, les étangs de Crosagny-Beaumont et leurs marais satellites dotés d’une flore très typique sont implantés sur plusieurs communes dont celle de Saint Félix, et à cheval sur deux départements (Savoie et Haute-Savoie).



En aval de l’étang de Crosagny, le moulin et le battoir évoque l'activité socio-économique qui régna ici du moyen âge jusqu’à la seconde guerre mondiale.

En été la végétation aquatique est luxuriante.



Ca mériterait bien un tableau.


Le site accueille tout au long de l’année de nombreuses espèces animales dont certaines sont rares et / ou protégées (comme le Blongios nain, sorte de héron)

ou diverses râles, foulques, grèbes huppées ou poules d'eau.

Claude Monet en serait jaloux.


Ne manquent que les ponts et passerelles.


Alors que nous abordons un sentier forestier, mon attention est attirée par une vache dons l'attitude ne laisse aucun doute sur son état. Elle meugle doucement. Un appel à l'aide. Bien qu'il s'agisse là de l'arrivée d'un petit veau, je lui conseille de faire "le petit chien". De toutes façons ça la dépasse.



Je pars à la recherche de son propriétaire, ayant aperçu une ferme à quelques dizaine de mètre de la pâture. Il arrive peu de temps après et se met au "travail".



Il est rejoint par le patriarche, sa descendance et celle du bovidé.


Dès la venue au monde (cruel) du nouveau né, le patriarche lui déverse un seau d'eau pour l'aider à se débarrasser du placenta et autres accessoires livrés "avec". Belle leçon de choses pour les futurs agriculteurs.


La toilette est terminée par la jeune maman. Un débarbouillage ancestral.

Tout y passe. Le bébé y passe de pieds en cap.

" Mais heu, m'an!!!! Laisse moi respirereueueu!!!!!!

Le bonheur est dans le pré!
Et, cerise sur la gâteau! La vache se met à déguster la poche placentaire. Miammmmmmmm.

Vous ne me croirez pas mais l'agriculteur ne m'a même pas adressé le moindre remerciement. Même pas un sourire ou un geste de la main. Rusto!!!!!!!!



Nous avons poursuivi notre marche dans la mangrove de l'Albanais.


Ne manquaient que les cocodrilos.