28 août 2011

la Corse du Sud - 5 - Bastelica et le val d'Ese.

La veille de notre visite à Bastellica, nous nous trouvions dans un centre commercial surplombant la ville de Mezzavia. En attendant les femmes faisant les courses, je restais "de garde aux véhicules" et contemplais une chaine de montagnes en direction du Nord approximatif.

Sans me vanter, soit dit en passant, j'ai un sens inné de l'orientation, et celui qui veut me larguer en pleine cambrouse n'est pas "encorné".

J'interpellais et saluait courtoisement une aborigène quadra BCBG (Belle Corse Bien Gaullée) descendant de son FWD allemand et lui demandais s'il s'agissait du Monte Cinto. S'en suit alors une discussion des plus cocasses.

Ah! Non!! Ca c'est vers Portitche (Porticcio)

- Mais Porticcio est à notre Sud-oOuest madame. J'y suis en vacances. Ca n'est pas le Monté Cinto?

- Ah non!!! le Cinto, j'en viens!

- Merci madame.

Rideau!! Fermez le ban - Circulez y a toujours rien à voir. Le faisait elle exprès, la blonde?

Ca n'est qu'en arrivant à la location que plongeant mon nez dans le guide Bibendom de couleur verte que je subodorais qu'il s'agissait du monte d'Oro vers Vizzavona.



Le lendemain nous empruntons la RN 196 jusqu'à Cauro puis la D27 en direction de Bastelica la concurrente de Cochonou.


Le ruban serpentant dans la châtaigneraie nous conduit devant l'église du village.
Vain diou!!! Y a d'la tune dans le bled!!!!


Une église lambda. Aux décors kitchs restaurés au fils des ans. Pas un grand intérêt.



Bastelica, c'est la patrie du célèbre national-autonomiste Corse Sampiero Corso. Indépendantiste face à la politique de Gène mais pro français à coups sûr. Car il mena une lutte incessante contre l'Italienne et assassina même sa femme Vannina (rappelle toi) qui l'avait trahie pour la république Génoise. Un abandon de domicile conjugal en somme.


C'est elle qui supplia pour que ce soit lui-même qui l'étrangle. Belle preuve d'Amour.
Ô tempore! Ô mores!! c'est le cas de le dire.
Quand il y Gène, y a pas de plaisir, c'est bien connu.
Cliquez sur la photo pour lire son histoire Ô! combien édifiante.


Bastelica : 2000 habitants et autant de suidés. Le tour est vite fait. Montons sur les sommets pour nous rendre au val d'Ese. 1759 mètres. La route très sinueuse dévoile des paysages sauvages et des panoramas sublimes.


Tant sur le maquis que sur le golfe d'Ajaccio. Dans la brume.


Ici aussi, surtout ici, les vaches, corses, se reposent.



Quelques parkings judicieusement implantés nous permettent de faire quelques clichés du maquis et de saisir la vie qui se déroule à des dizaines de kilomètres des plages et de la côte. Un troupeau de chèvres corses arpente la montagne sous nos yeux.
Agrandissez la photo. Le troupeau est assez éloigné.
Au centre autour et au centre de l'arbuste.




Sur l'autre versant ce sont des cochons corses en estive qui hantent les lentisques et les myrtes.

Un peu plus loin une famille de vaches corses multicolore fait l'étonnée.


Arrivé au pieds des pistes de ski corses, la station corse ne semble pas très développée.
Je crois que les autonomistes y sont un peu pour quelque chose. Mais chuttt!!.
Les débuts ont été difficiles et les pylônes des remontées souvent plastiqués.



La faune locale, corse, bien représentée fait une sieste corse réparatrice très méritée.


Veaux corse


vaches corses


cochons corses

couvées corses



Au moment de remonter dans les voitures, un futé de nafnaf se rue sur nous pour réclamer sa nourriture.


Je comprends mieux l'expression "copain comme cochon".


Il met une telle assiduité que nous devons faire le tour des voitures, au pas de corse, non! au pas de courses, pour lui échapper et éviter ses léchouilles et papouilles porcines.


Lorsque nous redescendons vers la vallée, dans un virage, le troupeau de chèvres corses a rejoint le bitume corse.


Les mamelles gonflées.


A notre approche deux chiens bergers corses, dont un patou arrivent à notre rencontre.
Oups!!! Grand moment de solitude.
Pas bouger!!!! Gentils!!!!


Heureusement les toutous sont plus patauds que patous et surtout placides.


Retour dans le monde civilisé.
Presque! Dans ce secteur l'horreur! En pleine nature une décharge sauvage d'ordures.
Je pensais que ce genre de situation n'existait plus chez nous.


Dans le village de Bastelica nous nous engageons sur la D27 en direction du col de scalella pour rejoindre Ajaccio par Bocognano.


Je vous recommande cette route. Les paysages y sont de toute beauté.


Il y avait certainement ici un panneau indicateur. Un coup de chevrotine corse bien placé :
Pas la peine de monter une disqueuse ni de dépenser l'argent du contribuable continental.
Rien ne résiste à un chasseur corse déterminé.


Sans doute le même que ce panorama sur support indestructible à présent.
Quoique...... Et plus discret.


C'était la chaine de montagnes que je voyais de Mézzavia.


Ce que j'admire en Corse, c'est que tout est traduit en Français.
Aaaaaaah!! Si tous les pays que nous visitons pouvaient en faire autant!


Descente vers la vallée de la Gravona.


Vertigineuse.


Ou le passager avant peut voir le parcours à venir et parfois ça fait peur.


Ce que je conseille pour de tels parcours c'est que, justement le passager avant soit attentif à tout ce qu'il voit au loin car souvent un suidé voire un troupeau semi sauvage surgisse subitement d'un parc proche de la route ou d'un maquis.
Le danger est bien réel. .


la Corse du sud - 4 ° - les calanches de Piana.

Aujourd'hui nous partons faire un pèlerinage. En effet mon épouse qui avait passé des vacances dans son adolescence à Cargèse aimerait me faire découvrir les célèbres clanches de Piana. De plus je ne suis pas insensible au charme des paysages déchiquetés depuis que j'ai visité Montpellier-le-vieux dans ma jeunesse.


La route est magnifique. Tant sur le plan paysages que sur celui des infrastructures. La Corse semble avoir repensé ses paysages et les petites routes sinueuses qui faisaient sa particularité ne subsistent apparemment que dans le centre. Et c'est tant mieux.

C'est le cas pour la D81 à partir de Mezzavia et qui serpente sur la côte ouest de l'île et relie Ajaccio à Calvi. Après le col de San bastiano (464m) dans descente vers Calcatoggio nous découvrons un panorama grandiose sur le Golfe de Sagone.


La station par elle même ne présente pas un grand intérêt lorsqu'on veut visiter les calanches. Les "campings des flots bleus" très peu pour moi. Passons.


Cargèse. Aucun arrêt, sauf le temps de prendre une vue panoramique. Les rues sont encombrées de touristes peut être plus attirés par l'idée morbide de poser leurs pas dans ceux du "berger de Cargèse" que par le côté culturel du village "grec". Circulez, y a rien à voir. C'est Piana ou rien!


A la sortie de Cargèse la D81 quitte la côte et escalade le maquis aux paysages époustouflants de beauté et de solitude.

Les senteurs et les couleurs du maquis sont exaltées par la chaleur. Cliquez sur l'image.
Vous constaterez (la chose rose, en bas à droite) que certains n'hésitent pas à se débarasser de leurs impédimentas. Mais c'est une autre histoire.


Nous apercevons quelques "maisons assassinées" par les nouveaux méandres de la trop rapide départementale.


Une triste fin pour des bâtisses qui ont du connaitre des épisodes épiques de l'histoire Corse. Celle-ci devait être un relais de poste ou une auberge bienvenue sur ce trajet désert.

La route surplombe des gorges caillasseuses du Lomberlaccio surchauffées par un soleil de plomb implacable.


Quand on vous dit qu'il faut être prudent sur les routes Corses!!! Heureusement, les ruminants aborigènes sont plus soucieux de brouter la maigrichonne végétation des "bas côtés" que de tâter du bitume (et du pare-choc).


Col de San Martino (429m). Le capo du U vitullo (1331m) monte la garde. Dernier col avant Piana. Les corses disent Pian'. Ils me font rire avec leur habitude de ne jamais prononcer le final des noms. Ou de les prononcer pour que vous ne les compreniez pas. Avec toutes les voyelles mais particulièrement les "A". J'ai vu que ça titillait aussi "le guide du routard". Je ne suis donc pas le seul.

Ainsi donc vous entendrez parler des ville Ajatch, Portitch, Murat', Bonifatch, Pétr'-Bicchisane, Bocognane, Bastelicatche. Un peu comme s'ils voulaient les dire "à la pinsutes". Peut être pour qu'on se paume en route.

Et parfois lorsqu'on se renseigne auprès des locaux, ça donne des échanges déjantés.
Je croient que certains le font exprès.



Image "moto Journal" pour faire plaisir à un écolo-ronchon anonyme de ces derniers jours

Je te jure que j'avais fait de belles photos de panneaux mais elles sont passées à la trappe. Désolé. Les miennes étaient mieux.

Regardez bien ces panneaux. Partout les noms de localités sont traduits en Corse sous peine de se voir corrigées à la bombe (de peinture) noire ou de recevoir la censure d'un coup de chevrotine rectificateur bien placé.


Nous traversons vite fait fait Piana, pardon! Piane et pénétrons sur le site des calanches espérant ne pas calancher sur ce dangereux itinéraire . Approchez!!! Ou cliquez sur la photo pour lire le texte.

Nous y sommes enfin!
A partir d'ici, mes fils et moi descendons des voitures qui avancent "en perroquet".


"Rutillante" et sa compagne de route nous attendent à chaque fois qu'il leur est possible de le faire en toute sécurité.
Braves destriers!!

Au début du défilé, non loin d'une source, un ancien moulin restauré monte la garde.


La route serpente au sein d'une forêt de pins laricios épargnés par les écobuages.


Pour mon anonyme Pote, j'ai copié l'image sur le livre que m'ont transmis mes généreux ancêtres.

Puis c'est un monde bien étrange que nous découvrons.
Digne des illustrations par Gustave Doré, du très controversé livre "Le juif errant" au 19ème siècle. Mais en couleur.


Des amoureux pétrifiés sont réunis à jamais par un seul et même coeur de pierre.


Des amazones ou des Sagittaires femelles visitent même cet Eden Roc.
Désolé mademoiselle! Fallait pas vous montrer.

Des tours d'où émergent parfois des gargouilles inquiétantes.



Des poings de désespoirs se dressent vers le ciel.


Des diagrammes de rochers semblent retracer le l'histoire tumultueuse de l'île.



La porte du paradis?


Ou celle des enfers?


Pyramides imbriquées dans leur effondrement?



Petit regard en arrière sur la corniche.



Cette voiture d'un autre âge (pares-chocs chromés) fait "un peu désordre" dans ce paysage sublime. Qui va faire quelque chose?


Le golfe de Porto se profile.



Fin des calanches de Piana. Nous avons fait environ 6 ou 8 kilomètres à pied.
Le soleil baisse sur l'horizon. Il faut rentrer.

En fin de journée et avant de revenir sur Ajaccio et Porticcio, nous décidons de faire une halte pour nous désaltérer dans le village de Piana.


Je n'ai pas pu résister. Si l'ensemble que cet îlot de maisons sobres n'est pas d'un style remarquable, l'ensemble un peu compact ne laisse pas indifférent.


C'est également le cas pour le portail de l'église de Piana.
Désolé! Pas le temps de visiter l'intérieur.



En fin de journée et avant de revenir sur Ajaccio et Porticcio, nous décidons de faire une halte pour nous désaltérer. Nous remarquons dans le village, sur le bord de la route le restaurant A casa corsa qui nous semble "convivial".


Le personnel est Sympathique sans être obséquieux. Et la vue à 180° sur les hauteurs du golfe de porto et le village saisissante au coucher du soleil.


Nous décidons de prolonger la halte pour dîner ici. La décoration est originale et sobre et de bon goût. Tout comme la cuisine. Ca n'est qu'en sortant que nous remarquons que l'établissement est conseillé par le guide du routard.

Ce trajet Porticcio/les calanches représente environ 200 de kilomètres aller-retour. je déconseille de le faire en un après midi. C'est trop rapide. Car ici et surtout sur la côte Est, on à l'habitude de compter non pas en kilomètres, mais en temps.

Demain nous vous conduirons à Bastellica.Pardon! Bastelic'.
Capitale de la cochonnaille bio.
Et de l'indépendantisme insulaire.