24 février 2009

Quand je serai grand.............



Salut Patrick!
J'ai senti une déception certaine de ta part, du fait que je n'ai pas encore posté un billet sur ton livre sur mon blog.

Si je me débrouille un peu dans la rédaction de textes, pour l'analyse je suis plus que nulos! Même pas la peine que je tente de copier FranFran. Ce serait la cata.

Je ne sais pas parler "d'osmose", du sentiment des autres, "de deuil achevé" et de tous ces machins qui rendent philosophique un roman si beau soit-il, comme le tien.



Ca n'est pas par manque d'intérêt mais par souci de ne pas écrire n'importe quoi sur ton livre. Car tu te souviens que j'ai été un des premiers à t'encourager à l'écrire. Je voyais dans ton style un Pagnol de l'Atlas. C'aurait été dommage que je le torpille par des commentaires raplaplats.



Lorsque tu parles de ton enfance dans le bled, on sens que tu aime ce pays comme tu aimais ton père lui même. Et pour ceux qui l'ont traversé, souvent trop vite, tu nous fais voir l'envers du décors.



Je connaissais Midelt pour m'y être restauré à la hâte un midi. Le décors sentait le carton pâte et les rues à celles des western spaghettis. Mais la Harira épicée nous remettait le pied à l'étrier. Tu m'as fais voir que cette ville avait aussi une population attachante.



A sa lecture j'ai découvert des épisodes de ta vie que j'avais manqué sur ton blog, ou que tu avais éludé à dessein. Comme moi tu cherche à savoir quelle a été la vie de ton père avant qu'il ne devienne le Maurice qui nous passionne. Le Maurice qui te trainait sur les chemins caillouteux à la chasse aux outardes et perdrix rouges.



Je comprends, pour en avoir vu un, ta fascination pour ce cavalier berbère venu de nulle part et disparu dans la poussière des sabots de son fier Anglo-Aarabe.



Un regret cependant. Tu nous parle si peu de ta maman. Elle nous fait tant verser de larmes qu'on aimerait bien la connaître un peu mieux, et sous un jour plus avantageux. Je suis sûr qu'elle le mérite. Ne vous a-t-elle pas aidé à remonter la pente quand tout semblait perdu?



J'ai aimé ton livre. Je tenterai de le faire aimer à mon entourage et à mes lecteurs. Sache qu'il est dans le cantal pour y rester un bon moment.



Oui!! moi aussi je cherche à savoir ce qu'a fait mon père au Congo Belge alors que sa mère lui avait confié la responsabilité d'un petit commerce au plus profond de la forêt de l'Ituri sur les berges de l'Uélé. De ça, il n'en parlait pas. Heureusement la guerre (pour une fois une guerre sort les gens de la mouise) est venue le sortir de cet isolement.



Mais je ne pourrai jamais intituler mon livre "quand serai grand je serai guerrier mangbétu".

Ces fières tribus du nord Zaïre n'ont pas la prestance des cavaliers berbères.

Bon vent à ton livre Patrick. Il le mérite.

Encore pardon pour mon retard.

Amicalement.

23 février 2009

Lettre ouverte à un nouvel ami.

Ce matin je voulais faire l'éloge d'un livre qui m'avait été conseillé par mon ami Patrick.

Je voulais aussi faire de la publicité à cet ouvrage car il évoque pour moi un temps révolu. Celui de mon enfance. Celui d'une époque où notre pays était en plein développement. Peu de temps après la guerre, la France s'ouvrait au modernisme. Pour résumer, pendant ma prime jeunesse on y vivait comme vivaient nos grands parents qui avaient connus la der des Der. Un film , FAREBIQUE, de cette période raconte bien l'atmosphère de l'époque.

N'étant pas un bon critique littéraire j'ai reproduit la lettre que j'ai adressé à son auteur Paul Bélard qui vit aux Etats-unis depuis plusieurs années mais est toujours attaché à ses racines cantaliennes





Ca y est Paul !!!
J'ai pu avoir ton livre LA FERME AUX ECREVISSES.
Je l'ai eu un samedi après midi et l'ai terminé un lundi matin.
Quel régal... m'étonne pas que ce livre ait plus à mon ami Patrick qui me l'a recommandé
vivement.

Bien que tu sembles avoir presque une dizaine d'années de plus que moi, j'ai vu que tu étais né avant la fin de la guerre, nous avons des souvenirs sentimentaux, olfactifs et visuels qui sont les mêmes.

Si tu as lu certains de mes billets du blog, tu as vu que j'ai connu les activités agricoles à la traction animale. Même le dégagement des rues de mon village de Marmanhac, je l'ai vu faire à l'aide de bœufs tirant un chasse neige en bois ayant la forme d'une étrave lestée par des pierres.

J'ai revu les scènes rurales des étés d'antan : Ces journées accablées de soleil qui fait vibrer l'air. Le son cristallin d'une cloche de vache qui somnole à l'ombre d'un chêne séculaire alors qu'elle chasse les taons importuns d'un coup de tête.


J'ai ressenti la fraîche odeur des noisetiers prodiguant leur ombre bienfaisante le long des chemins creux.

L
es agriculteurs du hameau où demeure ma famille n'ont eu le tracteur que tardivement. Ainsi je ne me souviens pas avoir vu de tracteur ayant les roues avant couplées. Je n'en ai vu que chez des amies de ma mère dans la castanhou.

- Des écrevisses!!!! On me dit qu'il n'y a plus de cette race autochtone que nous avons connue. Toutes ou presque ont été anéanties par des "grosses américaines" introduites dans les années 80. Au fait tu pourrais pas les ramener avec toi la prochaine fois?



En relisant tes pages je me rends compte que je connais un peu ta région, ce sud cantal qui sent déjà le Languedoc tout proche.

- L'auberge de Palherol qui domine la vallée de la Cère. Et la route qui retourne vers le sud et Arpajon, où ma mère a été receveuse des PTT.

- les noms de certains "acteurs" de ton livre, on les retrouve dans tous les coins du cantal.

- comme toi j'ai eu l'honneur d'avoir vu ferrer des bœufs à l'aide d'un "travail".
Qui connaît aujourd'hui le nom de cet objet de torture?


J'ai beaucoup aimé. Il va aussi plaire à ma mère et à ma sœur restées au pays.
Je suis surpris par le ton qu'emploie ton père lorsqu'il te parle. Il semblait avoir acquis une grande culture. En effet tu ne parles pas de ce qu'il faisait dans la vie. Mais je pense que tu dois le faire dans ton premier livre. Je vais donc me le procureur au plus vite. Si ma librairie veut bien se "magner".


Ce que je peux dire sur l'ensemble de tes pages, c'est que tu as fait une synthèse de la vie dans le sud-cantal de ta jeunesse. Les us et coutumes y sont expliquées très agréablement, peut être (et tu m'excuseras de te le dire) sur un ton un peu trop professoral pour des gamins qui parlent entre-eux. Un peu trop adulte. Mais qui sait!!! Peut être parliez vous ainsi.

J'ai beaucoup aimé l'humour que tes frères et toi employiez. Je fais des jeux de mots qui sont du même style. Mais à mon grand regret mes enfants les goûtent peu. Nous n'avons pas les mêmes valeurs eux et moi.

Merci pour ces belles pages qui m'ont diverties ce week end là.
cordialement
vincent


Si vous voulez replonger dans la période de l'après guerre je vous conseille vivement la lecture de ces bouquins. Ils sont écrits avec une grande simplicité et si le nombre de pages n'est pas négligeable (331) ils sont morcelés en 36 historiettes fort sympathiques. Un reportage utile dans les écoles communales.

Et un grand merci à mon ami Patrick qui partage les même goûts que moi pour la lecture pour m'avoir fait découvrir ces livres. Lui aussi mérite un peu de publicité.
Ca va venir Patrick. C'est promis.

Ah!!! J'oubliais, Paul. Il n'y a pas de cigale dans le Cantal. Mais c'est dommage!!!

13 février 2009

lumières d'hiver

Qui a dit que l'hiver était une saison triste pour le jardin? Pas moi en tous cas.
Certains végétaux participent à la gaieté de nos enclos pendant la saison hivernale.
Je ne parle pas des résineux de tous poils, bien que certains aient des teintes plutôt agréables par les froides journées.
- Le bleu des Abiès et picéa glauca;
- les mordorés des cupressus "goldcrest", Chamaecyparis et Pinus "Auréa";
- le jaune acidulé du Pinus sylvestris Auréa
.

En voici quelques'uns que je possède qui ne font pas partie des résineux mais qui agrémentent mon paysage lorsque les feuillus sont dépouillés de leurs attraits, comme dit le poète.



Le mahonia x média "Charity" se reconnaît à ses épis jaune vif parfumés du début de l'hiver au printemps. On se souvient de lui à cause de ses feuilles évoquant celles du houx mais bien plus vulnérantes qu'elles. je vous certifie qu'en ramassant les feuilles mortes à la main, s'il s'en trouve lui appartenant, vous sentez la douleur.


Les cornouillers "cornus stolloniféra" de toutes sortes ne sont pas en reste.
Contre la clôture du voisin mon cornus Gold flame ressemble à un massif de corail. Ses feuilles sont d'un vert acidulé durant la belle saison et rouge en automne.

J'en possède une variété dont les feuilles sont vertes bordées de blanc. Ses rameaux sont également rouge vif en hivers.

Un peu plus loin cornus "winter beauty" aux teintes crevettes se fait lui aussi remarquer. j'avoue que sur cette photo il semble mal en point. Mais ça va!!! cette année il se porte comme un charme. C'est pas peu dire!
Au pied de la façade Nord de la maison Cornnus "flaviana" se nous fait des chinoiseries. Oui! j'ai osé peindre un claustra en rouge. Vous trouvez ça pétard? Moi pas. J'en ai même mis un en arrière plan d'un massif japonisant pour masquer une pile de bois. C'est du plus bel effet je vous assure.
Un conseil. Pour conserver les ramures aux teintes si belles, il faut absolument les couper à ras régulièrement. n'ayez pas peur de faire périr l'ensemble. Pour ce faire, coupez un tiers de la motte tous les trois au quatre ans. Ainsi les segments atteignent une hauteur de deux mètres et restent fringants : pas de mousse ou de lichen et pas d'écorce disgracieuse. C'est ce que j'aurais dû faire pour "winter beauty". Là il est un peu "rikiki" comme on dit chez moi.

Ci dessus, Osmanthus "tricolor" de taille moyenne et à croissance lente. Il ressemble lui aussi à un Houx mais ces feuilles quoique rigides ne piquent pas. Pourquoi "tricolor"? Par ce que, comme beaucoup de feuillages persistants, lors de grands froids, ses feuilles, (pour lui les jeunes et pâles) prennent de légères teintes roses.

Non ça n'est pas un Forsythia qui est en avance. Une curiosité de la saison est l'hamamélis "virginiana". Cet arbuste qui, à la belle saison ressemble à s'y méprendre à un noisetier rabougri, est en fleurs en fin d'hiver. celles-ci par les journées ensoleillées embaume le caramel.

Il en existe de couleur rouge vermillon ou orangées. Pour mettre cet arbuste ne valeur, placez le devant un écran sombre: Haie de persistants. Il aime une terre acide. Ses feuilles prennent des couleurs de cuivre à l'automne.


Plus discret quant à son apparence Berberis julianae "park jewel" se pare, un bien grand mot, de feuilles (les plus anciennes) rouge vif au milieu des plus vertes et brillantes. On les remarque d'autant plus qu'il fait très froid et humide.

Attention!! C'est un berbéris. Qui s'y frotte s'y pique. C'est autre chose que la mahonia. les épines de 3 à 4 centimètres sont de vraies pestes. Ne pas placer cet arbuste à proximité d'un passage fréquent. Je l'ai mis en bordure du terrain contre le grillage mais si vous voulez tenter d'en faire une clôture défensive, pas de problème. On ne passe pas à travers. Je le recommande vivement pour remplacer les fils barbelés.