05 novembre 2009

Cath"édrale d'ELNE pyrénnées orientales - LANGUEDOC ROUSSILLON.

Cette semaine je vous demande de me dire dans quelle province se trouve cette ville et me dire quel est son nom.
Elle n'est pas sans rapport avec une belle qu'il ne fallait pas prendre pour une poire.
On accède à cette cathédrale, par de petites rues montante, pavées et de tous côtés au soleil exposées comme disait ce bon La Fontaine. Tien !!! ici aussi ça manque un peu, cet accessoire éponyme.

La première bases de cette église remonte à 571 dans la chronique de Jean de Biclar.

Vaincus par les sarrasins qui laissèrent quelques "thraces" dans l'architecture, les wisigoths disparurent de la région, laissant à l'abandon l'édifice inutilisé. Mais comme l'avancé de la religion chrétienne s'est faite relativement rapidement au cours de la conversion des peuples, les wisigoths, les chrétiens la convertirent en cathédrale, avec la création de l'évêché local au VIe siècle.
Au XIème siècle la cathédrale, après 200 ans d'existence, doit être à nouveau rebâtie. On en a des traces dans des documents de l'époque : En 1042 : Acte de donation "ad ipsa opera de Sancta Eulalia"; en 1057 don de 150 mancuses d'or par la comtesse de Barcelone Ermessende).
La cathédrale aujourd'hui Au XIVème siècle l'évêque voulut à nouveau moderniser sa cathédrale en construisant une autre, plus moderne, de style gothique. C'est l'évêque Raymond , le 18 avril 1311 qui commença la collecte de l'argent nécessaire à la construction. Cette quête dura toute la première moitié du XIVème siècle. Les revenus étaient trop faibles. Seul le chœur fut construit. On le voit toujours de nos jours. Le coup de grâce de la cathédrale viendra au XVIIe siècle, en 1602. L'évêché changeant de lieu, elle est délaissée, mais l'argent qui restait servit à construire les chapelles latérales le long du mur méridional.

L'intérieur de la cathédrale réserve une surprise avec l'emploi de technique directement inspirée de l'antiquité : les piliers sont légèrement penchés vers l'avant et la corniche de la nef monte en s'éloignant par dessus les grands arcades. Tout ceci fut fait dans le but d'améliorer la perspective. Ses dimensions sont impressionnantes pour un édifice de cette époque. Sa longueur totale dans œuvre est de 49m60 pour une largeur de 20m50 sans les chapelles gothiques. La nef fait 42m par 8 sous 16m de hauteur (11m 20 sous les collatéraux). L'abside fait 5m40 de profondeur (pour un chœur de 2m40), les absidioles font, elles, 1m95 (pour des chœurs de 92 cm seulement). Les ouvertures sont plus impressionnantes : 8m55 pour celle de l'abside, 3m40 pour les absidioles.

A la reconquête franque, et après pacification de la région,la cathédrale fut reconstruite au IXème siècle en raison de son délabrement. Il ne subsiste que ce bénitier creusé à l'intérieur de profondes cannelures (L'extérieur est enserré dans une feuille d'acanthe).



Les chapelles latérales abritent de remarquables statues en bois peint.


Ainsi qu'une croix monumentale impressionnante de réalisme très "pompier".


Je ne dis pas ça à cause de l'échelle et des lances.



Elle fut officiellement consacrée en 1069 et fut régulièrement modifiée. Ainsi en 1147, l'évêque Uldagar la fortifie. Durant le XIVème siècle le peintre célèbre de l'époque, Pere Baro, peignit le retable de St Michel.



Au XIVème siècle l'évêque voulut à nouveau moderniser sa cathédrale en construisant une autre, plus moderne, de style gothique. C'est l'évêque Raymond, le 18 avril 1311 qui commença la collecte de l'argent nécessaire à la construction.


Concrètement il s'agit d'un monument roman, bâti suivant un plan basilical. Il est constitué d'une nef à deux bas-côtés sans transept. Le chœur formé d'une absidiole voûtée en cul de four. Initialement la nef était surmonté d'une charpente en bois, mais celle-ci a été remplacé par une voûte en plein cintre.



Lorsque vous serez dans la cathédrale, retournez vous vers l'orgue. Au dessus vous verrez dans les murs la trace de l'emplacement des poutres le long de l'arc diaphragme. Le bas côté Sud a été remanié durant les XIIIème et XVIème siècle par l'adjonction de chapelles.





A la fin du XIIIème siècle, Philippe le Hardi, traverse la province avec une armée pour ce que l'on a appelé plus tard une Croisade, faisant suite aux Vêpres Siciliennes. A cette occasion la cathédrale connu sa pire attaque, qui la laissa abîmé mais pas ruinée. D'ailleurs le marbre du portail garde des traces de cette attaque.


Le portail principal est construit en marbre bleu d'une carrière locale. Ses piédroits sont éclatés par le feu, il s'agit des restes de l'attaque des troupes de Philippe III le hardi en 1285 contre la ville. Côté Sud le portail en plein cintre est daté de 1669.

On se croirait au pieds de la Koutoubia. A mon humble avis quelqu'un a copié l'autre.


La façade était initialement symétrique, le deuxième clocher étant identique à son voisin. Mais il fut détruit au fil des années et reconstruit en brique, tout simplement. En imaginant le 2ème clocher, on constate que la façade autrefois à pignon rectangulaire est désormais munie d'un crénelage fortement inspiré des décors mauresques.





Dans le quartier de la cathédrale, on voit encore des vestiges de batailles.
Ici certainement un coup de canon adroit mais inefficace.



On peut aussi parcourir les ruelles parfois ombragées, mais rarement et s'extasier (façon de parler) devant tant de réminiscences d'un passé lointain et mouvementé.



Nous pouvons aussi admirer de reposants paysages écrasés sous les ardents rayons d'un soleil implacable.


Mon meilleur amis de toujours y habite. Et d'ici je vois sa maison.
Lui n'a pas le droit de répondre, ni sa famille. Ce serait trop facile.