Poète et félibre dans le Cantal : FERNAND PRAX est né à Mézergues de Marmanhac le 26-6-1890.
La vallée des poètes lui a rendu hommage le 8-7-2001.
Fernand Prax après l’école primaire de son village, poursuit ses études au Petit Séminaire de Pleaux, puis au Lycée d’Aurillac où il étudie la philosophie, le latin et le grec, la littérature moderne et classique.Virgile et Homère seront ses maîtres à penser.
Il travaille avec son père, marchand de vins, ce qui l’amène à faire de fréquents voyages en Pays d’Oc où les vignerons parlent sa langue, son « patois », la Langue d’Oc. Son temps libre, il le passe à la chasse, où son amour de la nature lui inspire des lignes poétiques, et à la lecture, où il parfait sa connaissance des œuvres de Vermenouze, de Mistral, amoureux comme lui de la terre et de la langue d’oc.
En 1924 il adhère à « l’Escolo Oubernhato » crée par Vermenouze et filiale du « Félibrige » de Mistral. Ses poèmes sont régulièrement publiés dans « Lo Cobreto ». En 1929 il publie son premier livre « Lo Glaibo Mairalo », hymne à la terre natale et une pièce de théâtre. En 1926 il obtient 2 premiers prix aux Jeux Floraux. En 1930, l’ensemble de son œuvre lui vaut les Palmes Académiques. En 1936 il est nommé Officier de l’Instruction Publique.
Au cours de ces années il fréquentera tous les poètes et écrivains locaux : Eugène Pagès, Dommergues, Courchinoux, Etienne Marcenac, Gandilhon Gensdarmes…
Le poète était aussi un grand amuseur : dans « Lou Permis de Counduire » il nous raconte son premier affrontement avec le modernisme. Son dernier livre « Historios de Toutos Menos » regroupe des poèmes bucoliques et des nouvelles humoristiques.
Pour être accessible au plus grand nombre de lecteurs, il a choisi d’écrire l’occitan de façon phonétique, ce qui lui a valu beaucoup de polémiques de la part des puristes ; mais tous ceux qui connaissent « le Patois » pour l’avoir entendu parler dans leur village, et n’ont pas fait d’études spéciales en occitan, se réjouissent de pouvoir le lire sans difficulté.
Depuis 1970 il repose au cimetière de Marmanhac, face à sa maison de famille.
C'est pas de moi çà, mais c'est joliment dit
Moi, mon pépé, si je me souviens de lui, courbé sur ses cannes! Il avait tant pêché la truite à la main dans les ruisseaux du cantal, y a prescription, et puis il n'est plus de ce monde, de l'eau jusqu'aux cuisses. Un jour, traqué par la maréchaussée, il était resté planqué pendant des heures sous la souche d'un saule en bordure de la rivière jusqu'à ce qu'ils abandonnent. Il avait tant chassé dans le brouillard et le vent, la pluie. Tant dressé de chevaux, ceux de son père, des autres, de ses amis. Il en était perclus de douleurs, de rhumatismes.
Quand il partait chercher des champignons dans les bois de la commune, (il en connaissait tous les coins) souvent je le suivais au lever du soleil. C'est lui qui m'a enseigné les rudiments de la vie à la campagne :le nom des végétaux, les comestibles, les vénéneux, des animaux, comment faire un mirliton. Il en savait des choses!
Sa maison, il y était né. Il y avait sa table de travail, avec son ordonnancement. Fallait pas toucher à ce qui s'y trouvait: Interdiction. De temps à autres il se tenait sur la place des tilleuls "Le couder" avec les autres vieux :
Y avait "l'Antonin" - "le minisitre" - "le père jauze". On les entendait rire du haut du hameau lorsqu'ils s'esclaffaient sur le compte de Tartempion ou de machin. Du PAGNOL local! Pas gentils, pas foncièrement méchants mais du PAGNOL quand même.
Il ne voulait pas habiter autre part, sauf vers la fin de sa vie. Alors, il est venu habiter chez nous. Et c'est là, à ARPAJON, celui du cantal, qu'il ne s'est pas réveillé du sommeil du juste.
A dichias pépé!
cEt les droits d'auteur ?
RépondreSupprimerVu que c'est aussi mon grand père , je pardonne .
Il pêchait aussi les écrevisses , au bon vieux temps où la pêche était miraculeuse , à la main ou à la balance , avec son complice Mr Ladonne .
Il nous apprenait à fabriquer des lance-pierres , des sifflets .
Respectueux de la nature , il nous apprenait à ne couper qu'un baton , si l'on n'en avait pas besoin de 2 ; à ne pas planter de clous dans les troncs d'arbres , à refermer la barrière d'un pré après notre passage , à ne pas " trouillier " l'herbe haute ,et tant d'autres choses .
Ecolo avant l'heure ? peut-être , mais je crois que c'était la façon de vivre de l'époque , on respectait la nature et le travail . Celui du bucheron qui aurait abimé sa hache en tombant sur un clou , celui du fermier qui aurait eu du mal à faucher l'herbe couchée , et à retrouver ses bêtes échappées par notre négligence .
Il avait aussi un bon coup de crayon , dont tu as hérité ( n'est-ce pas Rinpinpin ? ) et avant que l'âge ne lui coupe le souffle , il paraît qu'il sonnait à merveille du cor ( de chasse ).
Quel bel hommage.....qui sent si bon la France !
RépondreSupprimer(tu vas me donner le mal du pays !)
Merci Vincent pour article passionnant. Sans sombrer dans la nosralgie : ton grand-père comme tous ses contemporains alait à l'essentiel. Ils n'étaient pas soumis aux contingences souvent superficielles comme nous le sommes. Nous sommes toujours insatisfaits... eux allaient vers les vraies valeurs.
RépondreSupprimerMon grand père était un humaniste mais il était d'un grand cynisme. Et son entourage en pâtissait souvent. Nous avons retrouvé des lettres échangées entre ma mère et son père, car il y avait peu de prise aux discutions contradictoires. Et bien que résidant côte à côte ma mère n'avait trouvé que ce moyen pour essayer de se faire comprendre à son père certains points de vue plus modernistes. Rien n'y faisait. Il restait campé plus fermement sur sa position rocheuse de mézergues. Tel un aigle dont il avait le regard.
RépondreSupprimern'ayant pas connu mes grands-pères je t'envie ces souvenirs! j'aimerai lire les parutions en patois phonétique!je parle patois mais de là à lire la langue d'oc....
RépondreSupprimerLes personnages comme ton grand-père manquent douloureusement. C'est rare de rencontrer aujourd'hui des personnalités accomplies.C'est ce qui te fait qualifier ton grand-père de cynique. l'était-il vraiment ? N'est-ce pas l'approche a posteriori qui te le fait percevoir ainsi ?
RépondreSupprimerEsquirou:
RépondreSupprimerpas de problème!! je te ferai passer un exemplaire par Jean-Michel.
Jean-Michel:
Oui! je maintiens. Il était parfois acide dans ses remarques.