24 septembre 2006

UN P'TIT GOUT D'PARADIS

Bonjour à tous.
Ca fait quelques jours que je vous ai laissés sur votre faim. Avouez que vous ne m'avez pas donné de vos nouvelles. En fait j'étais aux vendanges dans le Beaujolais.
Vous allez me dire : "attention à ton dos, t'es plus ben jeune." C'est très vrai mais les vendanges, moi, je les ai faites du côté des forces de l'ordre.
Mettez vous bien dans la tête que cet évènement qui se déroule sur une grosse quinzaine de jours, élève la population du Beaujolais soit un petit cinquième du département, à plus de 40.000 personnes supplémentaires. Ca vous fait une moyenne de 20 à 40 personnes par exploitation. Pas mal. Et parmi ces gens là il y en a qui sont indésirables, ou recherchés et pas toujours comme malfaiteurs : Il peut y avoir des mineurs en fugues. C'est pour cette raison que la maréchaussée s'est investie tant pendant cette période.
Et il faut bien reconnaître que les vendangeurs, venant de tous les coins de France et de l'europe, (il y avait même des chinois et de mexicains) ont été selon les aborigènes et les autorités locales, d'une sagesse exemplaire pour une fois dans l'histoire de la Bacchologie (tiens ! je viens d'inventer un nouveau mot, comme chirac) : pas de pugilat généralisé au sein des villages beaujolais, peu de comas éthyliques.

Cette année tout le monde était heureux de l'ambiance.

C'était chouette de voir au loin le vignoble constellé des points multicolores des vendangeurs. De les voir casser bruyamment la croûte en bordure des parcelles. A la fin de la journée , assis jambes pendantes en bordure des remorques de tracteurs, ou juchés sur leurs flèches interpeller joyeusement le passant ou l'automobiliste. Bon, ça c'est pas bien permis, mais que voulez vous ce sont les vendanges.

Ce sont des scènes qui me rappellent des extraits de textes lus sur les bancs d'écoles. Du GENEVOIX, je crois. Mais à cette époque pas de tracteurs : de robustes chevaux. Pas de hottes ou de paniers en plastique : de l'osier ou du châtaignier.

Et le soir venu les places publiques se remplissent d'un monde cosmopolite. Des étudiants de tous bords, de tous milieux, des blancs bien sur, mais aussi des noirs, des jaunes. Des retraités, des chercheurs d'emplois. Des scandinaves et des bronzés. Des jeunes, des vieux. Et puis des punks, de grunges. Des néo-babacools et des rastas. Des immigrés et de gens du voyage. Et puis aussi des mecs zarbis plutôt sales, avec leurs chiens aussi zarbis qu'eux et aussi sales qu'eux. Mais ceux là on ne les voit pas trop entre les rangées de ceps.

Tout ce beau monde se rassemble par petits groupes devant et sur les terrasses de café, devant les porches des églises. Dans les ruelles sombres pour des trafics pas très autorisés : du chichon comme on dit ici. Ca discute, biberonne force canettes de bière. Prend une avance sur le sommeil de la nuit..... mais cette année ils sont calmes au grand étonnement de l'autochtone. si l'on excepte le ramassage du "pochtrons inréveillable" chez un producteur.

C'est en cette occasion que j'ai eu le loisir de goûter au paradis. C'est quoi le paradis me titillez vous? Non j'ai pas vu la vierge. Non j'ai pas bu un coup de beaujolpif de trop. Si un vigneron vous propose le paradis ne refusez pas. Ca lui ferait pas plaisir. Ne vous en offusquez pas, mesdames. Mais ne refusez pas non plus messieurs, votre tendre demoiselle ne vous en voudra pas. Ca n'est donc pas un péché que d'y succomber. Et alors, le maître des lieux vous tendra un verre peut être un peu sale mais qu'importe, et à l'aide d'une pipette en verre, y déversera avec délectation un liquide qui vous surprendra.

C'est pas du Nectar. C'est pas non plus l'ambroisie. C'est tout simplement un aperçu de sa récolte. Sa couleur rouge-violine est peu engageante. La légère écume qui le recouvre également. Mais la surprise arrive lorsque vous vous lancez dans la dégustation. Un goût acidulé pas désagréable. Et un goût ! : Moi je lui ai trouvé une saveur de fruit rouge (normal) mais également de.....................chewing-gum. Un notable beaujolais m'a expliqué que ces impressions de bananes, violettes ou autres sont le fait de l'action des ferments à ce stade de la maturation. OUF ! rassuré. J'avais peur de passer pour un béotien. Moi! petit fils d'un négociant en vin.

Voilà! Un paradis de gagné. La belle saison va plier bagages. Mais c'est pas fini. Le vignoble va prendre une belle couleur rouge dans tous ses dégradé. Et mon jardin aussi va s" 'Arlequiner" dans quelques semaines. Sous les nuages il aura l'air de ça.

Mais au soleil il n'est pas jaloux du canada, mon jardin. Mes érables "Autumn blaze" et "Ginala" vont resplendir tels des coraux, l'un à côté du bouleau doré, l'autre du "cottinus cogiria " cuivré. Mes spirées japonaises "gold flame" vont embraser les pelouses qu'elles bordent. l'Acer palmatum acconifolia, enflammer mon massif de bruyères sur écran de bambous vert fluo. Je ne vous parle pas de mes viornes "carl cephalum" ou "mariésii". Je préfère vous en montrer les photos mais ce sera un autre jour. Lorsque ma haie d' "eleanus ebbingeii " aura fini d'embaumer le quartier de ses clochettes invisibles mais si entêtantes.

Ca. C'est mon paradis.

Que Dieu vous bénisse.

2 commentaires:

  1. en 1989 j'ai fait les vendanges ds le beaujolais vignoble de st amour... chez la famille... Mince je me souviens plus..Rémi le patron....

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  2. Salut Nicole.
    je ne connais pas la famille Mince.
    je me renseignerai. LOL
    Ca t'a plut? je reconnais qu'il y a une sacré ambiance.
    ST AMOUR; Un vin divin et tout un programme.

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Vince "Africantal"