04 octobre 2006

MA CRECHE

Bon! c'est pas encore Noël mais je vous en parle quand même.
Étant issu de la civilisation judéo-chrétienne, j'ai toujours été bercé pendant ces douces veillées
de Noël par les contes provençaux d'autant que mon grand père était félibre (de l'école auvergnate, mais félibre quand même).
Ainsi aucun secret n'avait pour moi, cette évocation de la nuit de Noël. Je les connaissais tous par coeur, les santons . Je pourrais même déclamer leur monologues :
- Boufareu , l'ange trompetteur, qui aurait "décorné tous les cocus de camargue".
- lou boumian et sa dinde volée au roustide, le maire.
- Vincent lou gardian et son Arlésienne de Mireille.
- Honorine la poissonnière et son Pistachié (comprenez coureur de jupons) de mari.
- Et lou cassaïre et sa lièvre prélevée à la nature (pour la bonne cause).
- Lou ménié abandonné par sa femme.
- Et lou ravi, les bras en l'air s'ébaudissant aux merveilles de la création." mon diou ! Que c'est beau un homme qui travaille et qu'avait pas envie de travailler !.
- Lou berger qui avait "un chien qu'il était mort et qu'il est ressuscité" et qui dit au niston "tu me le demanderas pas dis - tu me le demanderas pas!"
- Lou curat qui bénit l'union de Vincent et de la Mireille.

j'en ai passé des soirée de Noël à le faire tourner le disque quand j'étais môme!

Aussi lorsque j'ai eu des enfants en âge d'écouter la pastorale des santons de provence, bien sûr, je me le suis procuré le disque et un jour je me suis dit : "en cette période y a rien à faire qu'à bricoler" Alors j'ai pris quelques boites à chaussures, des cartons de diverses formes et épaisseurs, des bouts de bois de camembert dont je prélevais le pourtour.

Et je me suis fabriqué une crèche, pour le niston et ses parents. Avec les mangeoires, les outils abandonnés, le joug des boeufs, inutile. Les sabots des fermiers émigrés on ne sait où. Le broc en terre laissé sur le rebord du fénestrou.

Puis comme le roustide avait besoin d'une maison de maître, il en a eu une. Pour abriter le nouveau couple .

- lou curat, il a eu son église pour "les marida".

- L'Honorine, elle a reçu une poissonnerie flanbant neuve pour "fixer" le Pistachié.

Voilà comment je me suis retrouvé avec un vrai village des Alpilles. Et comme j'avais des amis qui venaient à la maison, ma copine Michèle m'a commandé une crèche. Je me suis dit "il lui faut une église " ( modèle de l'église de Mornas) : Elle l'a eue. Il lui faut une maison pour le Roustide : Elle l'a eue. Puis j'en ai fait pour ma soeur, ma belle soeur, mon neveu. J'en même vendu.

Bref, je crois que j'ai dû faire l'équivalent de la ville de Forcalquier (à l'époque du niston bien sûr). Et je me suis fait une fontaine glougloutant de l'eau des collines (quand l'autre sauvage qui joue de l'harmonica lui coupe pas la chique). Deux moulins aux ailes en bois

Voilà donc quelques exemplaires de mes réalisations.

Vous allez me dire :"Ça me rappelle un film avec VILLERET". Là, vous êtes pas gentils. Pas du tout ! Ça n'a rien à voir avec un dîner de cons.

Moi j'emploie même pas d'allumettes. Et je pense pas être con. NUANCE!



La place publique




le village



Sous les étoiles



Le santons rentrent au masuc





La maison du niston


2 commentaires:

  1. j'ai vu une superbe crèche animée dans un petit village non loin de Marseille (je ne me souviens plus du nom).

    ... et merci pour le texte plus que savoureux et suave déposé chez moi -:)

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  2. J'ai pas vu Zidane ni leboeuf dans ta creche, dic donc!!!

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Vince "Africantal"