01 octobre 2008

les vacheries - 1°

"Montade pour touristes" (photo internet)

Pour moi le terme Vacherie n'a pas le sens qu'on lui donne habituellement, Même si ça n'est pas moi qui l'ai inventé. Une vacherie pour nous, vieux (mais faut pas exagérer) cantalou soixantehuitards, c'est un troupeau de bêtes à cornes qui se déplace soit de bas en haut soit inversement. Je m'explique.

ferme sur le plateau de vendogres (Marmanhac)
Il est un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître, où les fermes de mon pays hébergeaient encore de nombreux troupeaux de vrais ruminants.

le bétail avant le départ, début du printemps. (source : www.elevage-salers.fr de Vincent Rodde)

Pas ces ordinateurs à pattes qui ne font que manger et bouser, (vous voyez que je peux être poli parfois. Je dis ça pour ma mère qui rougit quand j'écris "macarel") la tête coincée dans un carcan métallique. Pas ces baudruches blanches et noires qui s'empiffrent de granulés (faits parfois avec leur congénères crevées) et qui toisent d'un œil torve tout ce qui bouge dans leur champ de vision.
"usine à crottes" (photo internet)

Non je veux parler des Salers. Ces fières descendantes des aurochs de nos gaulois ancêtres. Ah!! qu'elles sont jolies les vaches de mon pays!!! Zaïzaïzaï!!! Qu'elles sont attendrissantes avec leurs grands yeux noirs si expressifs; Avec leurs longues cornes en forme de lyre, leur toison couleur de lave en fusion, bouclée en hiver, rase et soyeuse lorsqu'elles broutent, l'été, les planèzes et les plateaux du Cézallier. Un amour de vache française.



une génisse au puy de Bassierou.

Lorsque j'étais enfant, la plus part des fermes du département comptaient au bas mot une vingtaine de vaches, ça vous semble peu comparé avec les entreprises modernes mais j'ajouterais à cela presque autant de veaux, deux bœufs pour les labours, travaux divers et fenaisons; un certain nombre de doublonnes (deux ans); de tersonnes (trois ans) et de génisses (en âge de vêler), sans compter le chef du troupeau, le reproducteur, le galant, j'ai nommé le taureau.
Photo prise au col de légal

Un spécimen de la race, aux cornes assassines, au large poitrail et aux épaules de déménageur (ça lui arrive parfois de le faire avec les vacanciers imprudents traversant les prairies).
Vous imaginez mon courage pour prendre ce cliché?

Les plus impressionnants ont des airs de bisons avec leurs échines d'adonis. Tout ça vous faisait un cheptel non négligeable, surtout lors des déplacements sur l'asphalte de nos routes pittoresques. D'autant qu'on pouvait y adjoindre les troupeaux moyens des voisins et amis.
Hiver très rude! (photo internet)

Ce bétail passait l'hiver, plus long que rigoureux, à l'étable et en ressortait frémissant au printemps où il paissait l'herbe nouvelle et les tendres pissenlits. Fallait les voir les plus jeunes, effectuer des sauts de cabris en sortant des bâtiments.
Le puy Chavaroche au printemps (photo internet)

Lorsqu'à la mi-mai, les montagnes s'étaient débarrassées de leurs coiffes de neige et que l'herbe était devenue rase dans les pâtures, la décision était prise de faire la transhumance. La "montade" on l'appelait. Elle se faisait à la ST URBAIN, jour de grande foire à Aurillac.
Sortie de printemps à Marmanhac.

Ca n'était pas ces joyeuses fêtes champêtres pour touristes en mal de souvenirs empruntés à nos frères suisses. On ne ridiculisait pas encore nos pauvres bestioles en les affublant de sapins enguirlandés et de rubans de fleurs encrêponnés comme le font nos voisins les aveyronnais (je trouve qu'ils copient beaucoup ceux là, surtout notre cuisine. Mais on en reparlera). On ne leur mettait pas des sonnailles d'opérettes qui leur font baisser la tête de honte. Chez nous, on a le sens du ridicule Môssieur!!!!



(source : www.elevage-salers.fr de Vincent Rodde)

Non! On ne faisait pas dans les dentelle (du puy). La croupe des bêtes étaient débarrassée de leur croûte de fumier de sept mois d'étable. Leur pelage nouveau resplendissait au soleil de printemps. Pas besoin de fioritures. Hop!!!! Drop el Djebel!!! comme dirait Patrick.


Taureau d'opérette pour touristes. (photo internet)
A suivre........................

9 commentaires:

  1. A cette époque , la Saint Urbain se situait fin Mai , le 25 , si ma mémoire est bonne .
    Si vous cherchez cette fête sur votre calendrier , vous la trouverez le 19 décembre , où elle a été déménagée il y a quelques années, par des bureaucrates désoeuvrés qui font fi des coutumes régionales .
    Vous pensiez qu'on emmenait les troupeaux passer Noël à l'estive ?

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  2. Cantalou, tu ne va pas me faire croire que tu t'es approché de si près pour prendre le taureau en gros plan???????
    tu t'es servi du zoom ? avoue.
    Bises et bonne nuit

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  3. Intéressant, je ne sais pourtant pas si je retiendrai le tout!

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  4. Nicole :
    Merci pour cette précision essentielle.

    Framboise :
    Bien sûr que si je me suis approché de ce "brau". j'ai pas de zoom. Mais je t'avoue qu'entre lui et moi il y avait "uno clèdo" bien solide.
    mais franchement il n'avait pas l'air bien méchant.

    Thérèse :
    Merci pour tes rares passage, via les grands espaces. So long!!!

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  5. Des vacheries bien sympathiques!
    Un grand merci pour nous permettre de revivre ces traditions.
    Bonne fin de journée
    Amitiés
    Viviane

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  6. Salut Vincent Toi aussi tu habite une belle région comme je les aiment, cette vacherie est comme on dit ici Fabuleuse!Ha!! et comme le fromage est bon par chez toi.Merci pour cette superbes pluie de photos comme toi je te promet de revenir Amitiés André.

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  7. Bonjour Vincent
    Un rappel des traditions bien sympathique !C'estbien de les conserver !
    Amitiés et bonne journée
    Alain
    PS: je pense à ta bannière dans mes blogs amis

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  8. VIVIANE - VARLOPE - ALAIN

    Traditions que je ne revis plus depuis de nombreuses années, d'autant qu'elles se raréfient de plus en plus ou changent quant au mode de déplacement.
    Mais un tour en montagne de temps à autres (les routes nous rapprochent des estives) nous permet de nous baigner dans cette atmosphère de calme et d'air pur, et de repaître nos oreilles des arpèges des sonnailles.

    VARLOPE
    En fait je n'habite pas le cantal, mais comme dit la chanson "j'y ai laissé mon cœur". Et j'y retourne à chaque fois que je le peux.

    ALAIN
    Merci pour tes passages et ma bannière.

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  9. Coucou Thérèse!!! Je viens de découvrir ton commentaire (en retard) Il était passé dans les spam. Désolé et je ne comprends pas comment ça s'est produit.
    Te gène pas pour revenir si tu n'as pas tout retenus.
    Ce sera là encore longtemps!

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Vince "Africantal"