Malgré les consolation de Jacques qui tentait de lui faire oublier leurs ennuis, Etiennette devenait acariâtre et désagréable. Ainsi sont les femmes quand elles ne sont pas satisfaites de leur sort.
deux enfant étaient pourtant venus égayer le foyer. Une fille et un garçon, - Lise et jean - mais leur présence lui donnait encore plus de peine et rentait leur vie misérable. Cette mère dénaturée ne pensait qu'à s'en débarrasser. Le plus affreux est qu'elle réussit un jour à mettre son projet à exécution. Son mari était ce jour là parti vendre quelques fagots à ALBEPIERRE-BREDONS. Appelant ses enfant (8 et 6 ans) elle les entraîna dans la forêt avec l'intention de les perdre. mais ceux-ci qui ne connaissaient pas l'histoire du petit Poucet de Charles Perrault n'avaient pas pris soin de prendre des cailloux blancs dans leurs poches. Ils furent bel et bien perdus dans la forêt. Et Etiennette rentra chez elle sans remords.
Jean et Lise qui avaient vu leur mère s'éloigner (elle avait dit aller cueillir des champignons) ne s'étaient pas inquiétés. Quand ils ne la virent plus, ils furent bien effrayés. Mais Lise qui était déjà une grande fille de 8 ans rassura son petit frère et le consola. Elle lui fit observer qu'ils se trouvaient dans une situation bien classique. Et que pour s'en sortir il suffisait de monter sur la plus haute branche d'un arbre et de chercher à se diriger vers quelques abri.
Ce fut fait. Jean au sommet de l'arbre aperçut deux petites lumières car la nuit était tombée. L'une était pâle et vacillante, l'autre d'un rouge éclatant. Ces deux deux lumières étaient dans des directions opposées.
- Choisissons la deuxième déclara Lise. D'abord, elle est plus rapprochée et puis nous y serons sans doute mieux reçus.
Ils marchèrent longtemps, longtemps et enfin ils parvinrent à la maison. Ils frappèrent à la lourde porte cloutée. On tira le "barouillou" et la porte enfin s'entrouvrit dans un grincement sinistre.
- Qui donc êtes vous et que faites vous dehors à pareille heure?
- Vous voyez bien dit Lise! qui peut donc se promener à cette heure-ci sinon les-petits-enfants-égarés-par-leur-méchante-mère? Et vous madame, toujours très poliment, je pense que vous êtes madame l'ogre.
- Pas du tout dit la femme qui était pourtant grande et grosse. Je ne suis pas l'épouse de l'ogre, mais celle de Messire ROPOTOU. Cela ne vaut guère mieux. Cependant comme vous ne pouvez rester dehors par une nuit pareilles, entrez donc tout de même. Je vais vous donner une bonne soupe et un abri, car je ne suis pas une mauvaise diablesse. Et elle les fait entrer. Ils finissaient de manger quand leur soupe quand arrive monsieur Ropotou :
Ah!ah! Deux enfants qui se font prendre aujourd'hui! Bonne journée! La fille te servira de petite servante, femme, depuis le temps que tu m'en réclames une et que tu déclares que tu ne veux plus être servie par mes diablotins. Quand au garçon, je le mangerai un de ces jours. Il est vraiment trop maigre. Enferme-le soigneusement dans la cave. Dès qu'il sera suffisamment gras, j'en ferai un civet. Nourris le donc en
conséquence.
On obéit donc à Messire ROPOTOU. Le diable n'aime pas qu'on discute ses ordres.
C'était Lise qui dut porter à manger à son petit frère. Elle le soignait bien et la femme du diable y veillait.
- Ne mange pas trop petit frère, se désolait Lise à la pensée que son frère allait grossir. Ne mange pas trop ou tu seras mangé.
Jean était gourmand. Il ne refusait aucun des plats qui lui étaient présentés. Il faut dire que l'ordinaire de messire ROPOTOU était sensiblement différent de celui du misérable bûcheron. Et jean engraissait à vue d'oeil.
Au bout de cinq à six semaines, ROPOTROU qui était parti en voyage revint au logis.
- Ce garçon doit être assez gras. J'ai bonne envie d'en faire un rôti. Tiens petite dit-il à Lise prends ce couteau. Tu iras couper un doigt de ton frère et je pourrai ainsi me rendre compte de son état.
L'embonpoint du diable était tel qu'il ne pouvait songer entrer dans la cave. Lise prit le couteau, mais se garda bien d'exécuter le commandement du ROPOTOU. Elle monta au grenier à blé et avisa un rat qui s'était laissé prendre dans le piège que la diablesse avait tendu. Elle en coupa la queue et vint la présenter à ROPOTOU lui disant que c'était le doigt de son frère.
- Mauvais, mauvais. Ce garçon ne profite pas du tout. Il faut le gaver davantage. Car il n'est pas encore bon pour faire un rôti.
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Vince "Africantal"