28 mai 2010

l'église d'Ydes-bourg - intérieur. CANTAL - Haute-Auvergne




Vue de l'intérieur, l'église est d'une grande sobriété, tant au niveau des sculptures que des teintes.  
L'abside en cul de four est éclairée par trois fenêtres limousines.




 L'autel est richement décoré.  Le christ entouré des quatre évangélistes.


Quelques chapiteaux décevants n'attirent pas précisément l'attention. D'autant que l'église est très mal éclairée. Ils sont également du 19ème.


 Franchement!!! je suis comme Pierre Moulier. j'aime pas trop.


Seul un chapiteau roman mérite une attention. Il représente une  tête de renard  entourée de deux têtes d'hommes. A moins que ce soit un Corgie!




La cuve baptismale est très belle mais de facture récente.


 La richesse des lieux réside dans les sculptures en bois datant 19ème. Bien que n'appartenant pas au style roman, je trouve injuste que Pierre Moulier ne se soit pas arrêté pour évoquer ces œuvres d'art.

Les stalles, si elle sont modernes, n'en méritent elles pas moins une étude attentionnée. Les dossiers représentent des scènes de la vie agricoles au moyen âge suivant les mois de l'année.  Je vous les livre en pagailles, car je ne suis pas sûr d'avoir pu tout déchiffrer. 




 Août - battage du blé

           Je pensais au mois de  mars, le mois de la guerre.

                mais non!  Mars - c'est la  taille de la vigne
                                         
Septembre - les semailles



     Tobie accompagné de l'ange qui redonne la vue à son père


Juin  - le fauchage des pâtures. 

juillet - les moissons

septembre - les vendanges


Octobre - le vin est tiré



novembre - la plèbe se les caille!


L'ange arrête le bras Isaac s'apprêtant à sacrifier son fils.
 

 Le mois de la chasse! Quel était il à cette époque? Les "saigneurs" n'étaient pas soumis à des restrictions ou interdictions, c'est vrai!




Décembre! la mangoune comme on dit chez nous.


 Encore un mois frileux, homme blanc coupe du bois, hiver très rude.



Chaque siège comporte une "miséricorde". Cette sculpture permettait aux religieux de se reposer le fondement tout en étant en position debout. 


Elles sont d'une grande perfection.



Je verrais bien l'artiste s'étant représenté ici.


Un renard rusé, souvent représenté dans les églises anciennes.  


Peut être Satan dans cet  animal goguenard.


Un chat humain?


Un chat-chat.



Une chouette, symbole de la sagesse je crois.


Ca vous connaissez!




Janus?




Un monstre!


Les accoudoirs des stalles ne manquent pas d'originalité. Encore le moustachu!


Une vieille attendrissante.


Une tête de.... vous ne trouvez pas qu'il ressemble au kaiser?

Une créature de légende.

Oui! on peut dire que cette église ne nous laisse pas de marbre. En merci encore à la dame du café de l'église qui m'a laissé libre de visiter l'édifice. Seul bémol! je n'ai pas eu droit à la visite du trésor! .

21 mai 2010

Eglise de Ydes - extérieurs - CANTAL - Auvergne

N'allez surtout pas vous imaginer que je traverse une crise de mysticisme. Je visite des églises de mon pays lorsqu'elles ont un réel intérêt touristique et culturel. Pour vous faire profiter de mes découvertes.

Ayant lu avec grand intérêt la trilogie de Pierre et Pascale Moulier, églises romanes de Haute-Auvergne, j'avais été étonné par la réputation qu'avait l'église d'Ydes, aux confins Nord-Ouest du Cantal. J'avais vu en traversant la localité un édifice en bordure de la RN 922,  de style néo-roman, fort laid. Non !!! Ca ne pouvait être ça.        

Aussi, je plongeais dans les carte et trouvais le nom de Ydes-Bourg village situé à 2 ou 3 km de YDES qui soit dit en passant est le berceau de la célèbre marque de mobiliers Lapeyre ( s'il vous plaît : prononcez  Lapé-Yre qui veut dire la pierre et non la paire de tout ce que vous voulez).


Je débouchais dans un hameau qui fleure bon le siècle passé. On pourrait y tourner des filmes d'époque.  Au bord d'un ruisseau canalisé aux eaux limpides se trouvait cet édifice comme on en voit peu dans une si petit village. Je m'arrêtais au café de l'église situé juste de l'autre côté de la route. La tenancière qui rentrait son bois m'informait gentiment que c'était elle "qui détenait les clés mais que si je voulais bien patienter un quart d'heure elle se ferait un plaisir de m'en ouvrir les portes".    

 Je vous passerai l'historique de cet ancienne commanderie Templière, puis Hospitalière (qui soit dit en passant semble intéresser pas mal de passionnés de sectes sur internet, juste une impression). Elle aurait été fondée par Odon, Comptour d'Auvergne de Saignes (village voisin) serait son fondateur. 


                                          Image internet.


Bien sûr je visitais l'intérieur fort beau du sanctuaire. Mais je vous en ferai profiter la prochaine fois. Car c'est bien l'extérieur qui arbore les plus beau spécimens de l'art roman local qui m'a fait faire ce détour.  

                                                         Image internet.                                                    
Le clocher mur n'est pas d'origine mais pourrait être une fidèle reproduction de l'ancien nous dit Pierre Moulier. En tous cas il est fort beau, le clocher.


                                                                     Image internet.
J'ai suivi les conseils de Pierre. Le porche mérite vraiment une attention particulière. Au moyen âge, ces constructions servaient à rendre la justice, passer des contrats, discuter à l'abri de cette "maison commune". A cet effet ils étaient souvent agrémentés de bancs en dur.  

On pénètre dans la nef par deux porte géminées surmontées d'une tête hurlante destinées à chasser les mauvais esprits. 


Précédant le porche deux niches remarquables. A gauche, l'Annonciation. L'ange Gabriel visite la vierge.  
A droite, Daniel dans la fosse aux lions et un ange soulevant Habacuq (apportant de la nourriture à Daniel) par les cheveux. Sage précaution.


Comme à Notre Dame des Miracles de Mauriac l'entrée du porche est orné d'un zodiaque. Il est ici très lisible car placé à faible hauteur. 




Les sculptures mélanges signes et animaux, ou scène de la vie d'alors : cavaliers, cerfs, chiens...même un montreur d'ours!. Partie gauche.   Ci dessus en haut on remarque les poissons et le verseau.



                                                         Ici le cancer, le capricorne,et le sagittaire.

                 
                                    Partie droite : Une cavalier  précédé de deux chiens de chasse.


                                                  Autre prise de vue de la chasse à coure.


                Suite de la scène un autre chien poursuivant un cerf. Le bélier, le taureau et les gémeaux.  




La toiture semble avoir été en partie surélevée à l'aide de rangée de pierres plus claires et non locales. Cet état de fait nuit à l'ensemble d'autant que des modillons à copeaux, typiques du Mauriacois, mais trop "neufs"  ont été placés sous la corniche.


Au sud, le tympan de  la porte gothique, dite des morts représente Saint Georges terrassant le dragon  maintenu par une "dragonsesse". 


Enfin !! Les modillons romans font leur apparition. Un renard tenant un rouleau dans sa gueule. Puis une chouette grotesque. 
Un chien (ou un cochon) exophtalmique et un homme à la coiffure perlée qui regarde la ligne bleue du Cézallier. 
 

Le chevet comporte cinq panneaux séparés par quatre colonnes.  Chaque panneau est percé d'une baie de style limousin. 

 
                                      D'autre modillons supportent une volée de petites arcades.

Un chapiteau représente un homme tenant ses mains dans la gueule de deux lions, position inconfortable au demeurant.  Il est encadré par des têtes grotesques. Des sortes de masques de théâtre romain.  



                         Un renard ou un loup.


Les quatre colonnes sont ornées de motifs intéressants : chapiteaux à feuillages romains. 

      Rinceaux  finement ciselés d'entrelacs.





                             
      Les baies sont bordées d'une archivolte en cordage.


A l'extrême droite un chapiteau représentant Samson  (pas toi véronique) décrochant la mâchoire du lion.


    Ci dessous,  droite un diable sans aucun doute.




 Le personnage central semble avoir été martelé ce qui arrivait souvent à un personnage obscène. Je signale que le modillons ne représentent pratiquement jamais des saints ou Saint Pierre tenant les clefs du paradis lorsque le cimetière était accolé à l'église. 


Le personnage de gauche se force a sourire en maintenant sa bouche ouverte. çà ne devait pas souvent rigoler à cette époque.






Si ce style de clocher mur n'est pas rare dans la région on peut dire qu'il n'en est pas une caractéristique. On en trouve aussi bien dans le midi qu'en Bretagne.


L'intérieur n'a pas la même qualité que l'extérieur, d'ailleurs Pierre Moulier passe rapidement cette partie de l'église. Nous verrons cela la prochaine fois.