18 mai 2007

A dromadaire

Petit clin d'oeil à Vincent, en écho aux récents billets tunisiens. En voyant cette photo ressurgie du fin fond d'un album de voyage, ma fille (qui m'a reconnue, comme quoi je n'ai pas trop changée...) s'exclame :

- mais Maman, tu ne m'avais pas dit que tu avais fait du chameau !!! Amusée, je lui réponds que :
- c'était il y a longtemps, tu n'étais pas encore née.

Cette photo fut prise en 90, lors d'un voyage en Tunisie, je m'étais amusée à faire une petite balade à dos de dromadaire, j'avais bien ri, et je me souviens d'une chose : ce n'est pas du tout confortable !

16 mai 2007

1 - Une migration à la façon western !

Le billet que vous allez lire, je l'avais vu sur le blog d'une amie. mais oui, souvenez La grande dame!! j'ai fait deux billets sur sa disparition le mois dernier.

Irène, petit bout de bonne femme haute comme trois pommes était l'épouse d'un grand reporter. Plusieur mois après le décès accidentel de ce dernier, elle créait son propre blog sur les conseils de khate et relatait un voyage qu'elle fit avec son mari au Kenya.

Puis ayant été importunée par un internaute indélicat, elle décidait de supprimer son site. Je lui demandais donc l'autorisation de le récupérer pour le mettre sur le mien, ce qu'elle m'accorda de bonne grace.

Les présentations sont faites. Voilà donc en deux parties, le billet d'irène à qui je laisse la parole.


Maintenant, taisez vous et écoutez!

Hier soir , j'avais d'abord mis cette note dans la catégorie : "C'était moi! ".Comme tout allait de travers, Pffffffffffffff !!!!!!!!!!!!!! Tout s'est effacé et après avoir copieusement insulté mon papy/ordinateur, je lui ai interdit de me regarder et je l'ai éteint.

Non, mais des fois !

Il ne va pas vouloir commander lui aussi ?

Est-il de meilleure humeur ce matin ?

Je vais vite voir si je dois choisir entre continuer ou aller chercher un gros marteau. Vous savez : "Si j'avais un marteau ...." Pour finir je rectifie, je mets cette histoire dans : "Quand on a rien à dire ..." parce que je ne dis jamais rien qui en vaille la peine parce que j'en ai assez d'entendre parler d’élections. Pas question que je parle du résultat de ce scrutin, il me semble que j'entends une rengaine depuis plusieurs mois voire plusieurs années et j'ai décidé qu'à partir de vingt heures hier soir je serai sourde désormais.

Je n'écouterai que de la musique plus de radio et je regarderai à la télé, je ne sais pas quoi, mais peut-être un vieux "machin" comme : "Médecins de nuit" ou ... je verrai bien ... mais ça suffit l'overdose de débats stériles ! Pourquoi ne pas enregistrer les émissions ? Hop ! On repasse le tout ! En faisant, en plus des économies sur les soussous de ces journalistes "rabâcheurs».

Je vais vous parler de vacances, elles approchent à grands pas et beaucoup d'entre vous vont aller "ailleurs" pour se dépayser un peu. Je vous rassure pour les élections ce n'est pas vraiment mieux ailleurs ! Mais, bon ... Je ne résiste pas à l'envie que j'ai de vous raconter un spectacle fascinant et inoubliable auquel j'ai assisté en Afrique lorsque des animaux entament une migration spéciale .

Vous ne voyez aucun rapport ? Moi non plus ! Je suis comme çà ! "Du coq à l'âne !" en jouant souvent le rôle de l'âne !

Au temps où j'avais encore un mari, oui, un fantôme très souvent (pratique pour ne pas s'engueuler sans arrêt), un mari/reporter/baroudeur qui faisait des images de la Terre vue du Ciel et de la Terre vue de la Terre. Si ses voyages coïncidaient avec les vacances scolaires je partais presque toujours avec lui, si c'était la période scolaire "je bosse, je bosse". je lui laissais les grands espaces du monde et je restais dans les espaces plus petits dans une salle de classe avec mes collégiens.

Dans le Serengeti le Grand parc National du nord de la Tanzanie, une fois par an dès le mois de juillet, des centaines et des centaines de gnous se donnent rendez-vous dans ces immenses plaines arides. Ils se rassemblent pour se diriger vers le Masaï-Mara, là où l'écosystème tanzanien forme un prolongement au Kenya.


Ils vont partir à la recherche de pâturages un peu plus nourrissants.Les gnous ne font pas ce "voyage" tous seuls, ils sont accompagnés par des zèbres,


des gazelles et des hordes de prédateurs qui vont suivre cet incroyable pèlerinage qui leur servira de garde-manger.

Ainsi seront nourris des lions,

des guépards,

des hyènes,

des vautours

et .....
Sans doute d'autres encore.
Je prends place dans un Cesena très très bruyant qui va survoler des kilomètres de savane à basse altitude. J'ai beaucoup de mal à détacher mon regard de ce spectacle incroyable et un peu affolant qui s'offre à moi . Je n'ai pas dit un mot depuis le départ et pour cause ! Je ne peux pas faire provision d'images et de sensations tout en bavardant comme une pie.


Les animaux se déplacent à toute vitesse par vagues de vingt mille à quarante mille têtes en formant des lignes distinctes qui traversent la savane à une allure incroyable, comme une course folle avec une sacrée récompense au bout en soulevant des nuages de poussière diffuse ou épaisse suivant les endroits.


Je sais que mon mari me parle, je vois ses lèvres bouger mais je n'entends rien du tout. Jje suis assourdie par le bruit de ce coucou qui doit faire plus de bruit que mille comme lui réunis . Tant pis pour lui , il recommencera tout à l'heure , il est habitué à hurler plus fort que le moteur mais pas moi .


Tout à coup mon oreille entend le mot "dangereux" et bien entendu (pas courageuse) j’écoute. -" C'est dangereux, les gnous savent que les crocodiles les attendent!" , bon, je crois que j'aurais mieux fait de continuer à être sourde , j'ai rien compris ! Où sont les crocodiles ?



Peu à peu on commence à voir un peu de verdure et de plus en plus de verdure. Il semblerait que cette ruée va prendre fin et que les gnous viennent d’arriver sur leur territoire d’été.


Soudain, les animaux s’arrêtent, net, telle une garnison romaine stoppée par quelque gaulois récalcitrant !

A suivre................

2 - une migration façon western

Ils s'arrêtent tous ensemble comme s'ils freinaient, comme s'ils avaient heurté un mur . En fait ils viennent d'arriver devant un bras de la rivière Mara et ils n'iront pas plus loin ...


C'est là que je comprends pourquoi "les crocodiles dangereux les attendent», bon oui, il me faut le temps.


Les étourdis qui ne se sont pas arrêtés assez tôt tombent dans la rivière où ils sont aussitôt dévorés par les grandes mâchoires puissantes.


Le petit avion arrive lui aussi au bout de son voyage après avoir survolé des kilomètres de savane , frôlé quelques girafes impassibles et bien secoué ma petite carcasse .





Paraît que c'était pour pas que je m'endorme ! Pas de risques ! mais , merci tout de même Yves. Le Cesena va se poser sur une toute petite bande de terre caillouteuse perdue dans ce coin du Kénya tout près de la frontière tanzanienne et je ne suis pas fâchée de pouvoir sortir de là.

Le premier coup d'oeil me rassure, les hautes et grandes herbes jaunes sont encore là , les animaux en liberté aussi , les acacias , les arbres parasols et le ciel bleu aussi . Je suis de retour sur terre.




Je me dirige vers le bivouac juste au bord de l'Ol Oloroc (une toute petite rivière) et je regarde pour voir si des yeux d'hippopotames sont posés par ci par là, ils y sont je suis vraiment de retour !




Arrivée au campement rudimentaire mais tout de même "chic" , on a de l'eau chaude , un congélateur à énergie solaire , des lampes à pétrole et deux masaïs qui montent la garde .





Rassurée par le non changement et par les deux grands gaillards qui empêcheront les vilaines bêtes de venir me dévorer (pas courageuse), je me laisse tomber sur mon lit de camp les oreilles encore remplies du bruit du moteur.



Et en fermant les yeux , je vois des animaux par vagues successives arriver , passer , recommencer sans cesse ce spectacle fascinant et ahurissant devient vite irréel et hors du temps .




Je finis par m’endormir, comme çà ! C’est à dire n'importe comment à moitié dans le lit et toute habillée.Réveillée plus tard par l'odeur des plats qu'on cuisine, je prends le temps d'essayer de savoir où je me trouve. Je ne sais plus, je cherche et tout me revient en mémoire par bouffées successives ... Magie . Il faut que je fasse ce qu'il faut pour être présentable au repas. Rapidement parce que je suis morte de faim.





Une fois le repas terminé, chacun raconte, chacun a "une chose" à raconter.Je ne dis rien, les pensées ailleurs, un masaï vient s'asseoir près de moi pour me demander gentiment si je vais bien et je me rends compte que mon attitude n'est pas celle qu'il faudrait.



Moi, la bavarde , la pie , je ne dis rien , c'est suspect ! bien entendu que j'en ai des "trucs" à dire mais , aujourd'hui je reconnais que j'ai eu ma dose d'émotions et "ça m'a coupé le sifflet" !Je sais que j'ai eu de la chance d'assister à un tel spectacle, à une telle aventure et j'avais envie de vous en faire partager un petit "morceau".


Je trouve qu'Irène a eu une chance inouïe d'assister à un tel spectacle que le commun des mortels ne peut contempler qu'assis dans un profond et généreux canapé.

Je ne sais si elle aura l'occasion d'en contempler beaucoup d'autres mais je le lui souhaite.

Que le vent de la savane emporte ce voeux vers toi.

12 mai 2007

1 - La Tunisie des pistes berbères

Vous n'avez pas eu de nouvelles de moi depuis quelques jours. Normal, j'étais en voyage. la Tunisie du sud. Pour vous faire patienter pendant que je rédige les différentes étapes de cette odyssée, je vous propose de visionner quelques photos de cette magnifique région, pour vous mettre en appétit .
Atterrissage à Djerba, passage obligé pour le Sud tunisien. Ne restez pas au bord des piscines si vous y allez. l'intérieur vaut le détour.

Nous visiterons les greniers de Médéline.

traverserons Tataouine la vigilante.


Nous visiterons son marché aux épice et aux poteries.



Nous escaladerons les ruines de Chenini, porte du désert.



Nous taperons le cul sur les pistes du désert.





Goûterons la quiétude de l'oasis de Ksar Ghilane.





Nous balancerons au gré du pas nonchalant des dromadaires à Saafrane.



Traverserons le Chott El jerid en eaux sous la brume suffocante de son importante évaporation.



Ferons une virée mémorable dans le Chott El Gharsa en 4x4 et son décors de STAR WARS



Visiterons les pittoresques oasis de montagnes.




Prendrons le thé à la menthe fraiche chez l'habitant des maisons troglodytes de l'ancienne Matmata



De retour à Jderba, Ali berber vous fera les honneurs de sa poterie-musée avec truculence.



Je souhaite que ce voyage vous plaira.
En attendant que vous le fassiez vous même, si vous ne l'avez déjà fait.
A bientôt.

11 mai 2007

2 - La Tunisie des pistes berbères

Dimanche 29 - Lundi 30 avril 2007
Jerba - Médénine – Tatatouine - Chenini - Ksar-Ghilane



Après un saut de puce entre Lyon et Djerba, nous sortons frais et dispos du 737 de la Karthago Airlines sur l’aéroport de ZARZIS. La ville de Houmt Souk est sous pression policière. Un déploiement de force impressionnant : Pâques juive oblige.

Nous sommes conduits à l’hôtel DAR YASSINE. Un après midi de repos et de flânerie nous est laissé par le Guide Mohammed, une jeune Tunisien très « IN » et sympathique. Nous prenons notre premier repas : COUSCOUS. Nous sommes douze. Pas un de plus. Ouf !!! Mon épouse et moi, Yvette et Maurice, Alain et Solange - Bernadette et Robert - Françoise et Jean-Marie – Christine et Bernard (le chibani). Je vous passe l’après midi.


Le lendemain, nous sommes pris en charge par Mohammed qui se tient à bord du premier 4x4. Notre convoi ne se compose que de deux véhicules. Quelle chance. Hayed, notre chauffeur, un robuste, taciturne et potelé autochtone charge les valises sur le toit.


Nous sommes dans le même 4x4 qu’Yvette et Maurice - Alain et Solange. Leur gaîté et leur gentillesse ne faibliront pas pendant l’odyssée.

Drop el djebel !!!! Direction le nord du Gondwana, ou ce qu’il en reste. Bref le sud de la Tunisie.




Nous franchissions la jetée romaine, amoncellement de lourds rochers servant de route goudronnée longée par les pipelines d’alimentation en eau de l’île. Cet obstacle franchi, halte sur un parking où se tiennent déjà une vingtaine de 4x4. Heureusement, nous ne ferons pas partie de cette cohorte. Mais nous les retrouverons presque régulièrement à chaque halte. Le guide nous explique la jetée et le reste du voyage.

Nous avons la chance qu’Hayed, le taciturne se mue en compagnon de voyage très agréable. Très instruit et plein d’humour, il remplace utilement le guide que nous n’avons pas dans la voiture.


Puis nous prenons la route plein sud à travers les vastes oliveraies. Nous visitons les ghorfas de Médenine, qui rappellent un peu les constructions de STAR-WARS. Mais ce n’est pas un hasard.



Nous continuons vers Tataouine, ville pleine de charme, où les femmes portent le voile très chamarré où se mêlent le rouge et le bleu. Non, ce bled, n’est pas si éloigné que l’expression laisse supposer.



Il est au carrefour de la route venant de Djerba, celle de la Libye, celle continuant vers le sud saharien et celle que nous allons emprunter vers Chenini à l’ouest puis Ksar Ghilane.




La ville est surplombée pas le sinistre bagne français servant à présent vu sa position stratégique, de base pour les transmissions militaires.




A Tataouine, nous visitons le magnifique marché aux épices


et aux poteries puis repartons.



A partir d’ici, plus de pompes à carburants.


Ce sont des particuliers installés au bord des axes avec des bidons de diverses contenances qui vendent du carburant Libyen : Proximité et tarifs obligent.





Déjeuner (COUSCOUS) à Chenini, installée en amphithéâtre naturel, incrustée dans la montagne, et ruinée par les pluies diluviennes de 1969.



Certains irréductibles berbères hantent encore les lieux dans l'espoir d'une photo rémunératrice.

J’admire, et je ne suis pas le seul, les vieilles portes des maisons en ruines.


A la sortie de Chenini, nous sommes étonnés par l’ingéniosité des berbères à domestiquer la nature. Les rares oueds sont endigués par des restanques qui retiennent la bonne terre et l’eau et leur permettent de cultiver fourrage, légumes et fruits à l’ombre de généreux palmiers.




Nous sommes dans le djebel Dahar. Plus de route. De la piste.



Hayed, nous indique que le campement de AIn Sebah se trouve derrière les collines.



Mais pendant environs 80 km de cahots, soubresauts, sur la tôle ondulée ou la caillasse, il nous dira toujours que « c’est derrière les collines ». Tradition berbère.



Le sabler est si fin ici qu'on peut y lire la trace d'une fourmi laborieuse.


On y voit une étonnante violette, elle aussi courageuse..


Le trajet dure des heures. Mais quel paysage! Montagnes, collines, plateaux, regs, ergs, dunes, caillasses, re-dunes, re-erg.



peuplés rares troupeaux de chèvres sahariennes noires, de moutons,




ou de dromadaires sous la surveillance de faméliques gardiens invisibles.


Installation au bivouac de Ain Sebah. Dîner COUSCOUS.




Nous nous endormons sous la tente berbère à trois couples.